À Annecy, les habitants se sont réveillés ce vendredi matin stupéfaits et bouleversés par l'attaque au couteau ce jeudi dans une aire de jeux près du lac.Toutes les pensées sont tournées vers les six victimes blessées, deux adultes et quatre enfants, âgés d'à peine 22 mois à 3 ans.
Des fleurs, des peluches, des bougies... Les habitants d'Annecy ont voulu témoigner leur tristesse ce vendredi matin devant le petit mémorial improvisé dans l'aire de jeux où un réfugié syrien a poignardé, jeudi 8 juin, quatre très jeunes enfants, dont deux toujours en urgence vitale. Quelques attentions modestes face à l'horreur de ce drame.
Les larmes, impossibles à retenir, marquent aussi les visages. "On aurait pu être là, ça aurait pu être nos enfants. Hier, c'était pas les nôtres, mais demain, ça peut être les nôtres", admet une mère de famille, très éprouvée, dans la vidéo du JT de 13H en tête de cet article. "C'est tout petit. Vingt-deux mois à trois ans. Voilà, il faut qu'ils s'en sortent", espère une autre jeune femme.
Je le vis très mal pour les victimes, bien sûr, avant tout, mais aussi parce que j'aurais pu être là avec ma petite fille. C'était prévu.
Une grand-mère
Toute la matinée, les Annéciens, peu importe leur âge ou leur profession, sont venus en silence dans ce parc qu'ils connaissent tous. "C'était important pour moi ce matin de prendre ma journée de travail", témoigne une habitante. Hier matin, certains auraient même dû y être. "Mes enfants m'ont appelé, paniqués, parce qu'ils savaient que je devais venir ici. Et fait, ils me l'ont annoncé et j'ai su qu'il s'était passé quelque chose. Depuis, je le vis très mal pour les victimes, bien sûr, avant tout, mais aussi parce que j'aurais pu être là avec ma petite fille. C'était prévu. Voilà", raconte une grand-mère.
Un père de famille, lui, se rappelle avec angoisse qu'il était au parc il y a trois jours avec sa fille. "J'ai encore les photos", dit-il, ajoutant : "elle n'était pas là, mais c'est quand même nos enfants qui ont été touchés, nos enfants d'Annecy". Difficile aussi de retourner en classe ce vendredi matin pour des dizaines d'écoliers de l'école primaire située à quelques mètres du lieu de l'attaque. "On est toujours choqué, sidéré et particulièrement ému de ramener nos enfants à l'école", avance un parent d'élève.
Comment mettre des mots, apaiser leurs angoisses ? Une cellule psychologique est à disposition des élèves. "On a réussi à dormir, mais on a bien discuté. Beaucoup discuté, en fait, de ce qui s'est passé pour rassurer les enfants, parce que c'est vrai que c'est choquant pour eux", reconnaît un père de famille. Désormais, c'est toute une ville qui attend, suspendue aux nouvelles des enfants hospitalisés. "Depuis hier, on est tous en train de retenir notre respiration en espérant entendre qu'une seule chose, c'est que ces enfants s'en sortent", prie un riverain. "On a vécu l'horreur. On vit encore l'horreur aujourd'hui, tant que les diagnostics vitaux sont encore engagés. C'est vraiment compliqué", se lamente de son côté un jeune homme.
Une messe en hommage aux victimes blessées sera célébrée ce vendredi à 17h30, à la cathédrale d'Annecy. Tandis qu'un rassemblement pacifique devrait être organisé ce week-end par la mairie. De nombreux habitants comptent bien s'y rendre.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne