Il avait déjà reçu des menaces de mort, voilà que le maire de Saint-Brévin-les-Pins a vu son domicile, ainsi que ses voitures, partiellement incendiée.Le parquet de Saint-Nazaire a annoncé mercredi 22 mars l'ouverture d'une enquête criminelle.L'une des pistes pourrait être liée à l'ouverture prochaine dans la commune d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
Encore sous le choc, le maire de Saint-Brévin-les-Pins a accepté de témoigner dans le JT de TF1 après l'incendie qui a visé son domicile et détruit totalement deux de ses voitures dans la nuit du mardi 21 mars. "Un peu avant cinq heures du matin, on a entendu un bruit sec, un peu comme une explosion, mais relativement bref", relate-t-il dans la vidéo en tête de cet article.
Yannick Morez et son épouse sont alertés par des salariés se rendant à leur travail, ils découvrent que leurs véhicules sont en flamme. "J'ai tout de suite pensé à un cocktail Molotov lancé entre les deux véhicules. Et ensuite, tout va très vite. Les flammes se sont mises à lécher le pignon de la maison", poursuit-il.
Des menaces depuis plusieurs mois
Dans le centre-ville, les habitants sont eux-aussi sidérés. "Je trouve ça inadmissible. Qu'on ne soit pas d'accord avec ce qu'il fait, on ne peut pas agir comme ça. On ne peut pas parce que ça aurait pu être plus grave", s'insurge une riveraine. "De s'en prendre comme ça à des gens qui dorment parce qu'au-delà d'être monsieur le maire, c'est un homme, une femme, qui sont chez eux. Ça se passe en pleine nuit, c'est choquant quand même", ajoute la gérante d'un bureau de tabac.
D'autant que ce geste d'intimidation n'est pas le premier. Yannick Morez est déjà victime de menaces depuis plusieurs mois, des messages haineux lui demandant de renoncer à la construction d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile à côté d'une école primaire. Un projet qu'il soutient. "Le maire a reçu des menaces de mort et il n'a pas été le seul à recevoir des menaces, donc évidemment, ça ne peut que créer un climat de tension. Le point d'orgue là, c'est ce qui s'est passé", souligne Yannick Josselin, vice-président du Collectif des Brevinois Attentifs et Solidaires (CBAS).
Un mois avant l'incendie chez lui, le JT de TF1 avait rencontré Yannick Morez retranché dans sa mairie. Sous ses yeux, une manifestation contre ce centre d'accueil, organisée par des partisans d'extrême-droite, avait rassemblé plusieurs centaines de personnes. "On n'est pas contre le droit d'asile, mais en quantité, non. Ça fait de trop", affirmait à l'époque l'un des participants. Déjà, le maire était inquiet. "C'est un peu plus difficile en fait pour ma famille, notamment pour ma femme, mes enfants, puisque dans les commentaires, c'est : 'l'arrêt du projet ou bien la mort', ou encore : 'ce ne sera pas une tarte à la crème, mais une tarte au plomb'", expliquait-il.
Le maire ne veut toutefois faire aucun lien entre les contestations et l'attaque à son domicile. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de l'incendie. Le parquet de Saint-Nazaire privilégie la piste criminelle.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Vos vidéos à la Une
- Police, justice et faits diversColère et émoi après le suicide de Lindsay, harcelée à l'école
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan
- SportsMohamed Haouas, international français de rugby, dans la tourmente judiciaire