Rhône : le meurtrier présumé d'un policier fauché par un fourgon devant les assises

Publié le 7 novembre 2022 à 12h14

Source : TF1 Info

Le procès du meurtrier présumé d'un policier, renversé par un fourgon lors d'une opération nocturne à Bron en janvier 2020, s'est ouvert ce lundi devant les assises de Lyon.
L'accusé nie avoir eu l'intention de tuer le policier.
En situation de récidive, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Deux ans et demi après le drame, il va être jugé. Ce lundi, le procès du meurtrier présumé d'un policier, renversé par un fourgon lors d'une opération nocturne à Bron, en banlieue de Lyon, en janvier 2020, s'est ouvert devant les assises de Lyon. Quelques jours après son décès, un hommage officiel avait été rendu à Franck Labois, 45 ans, affecté au Groupe d'appui opérationnel (GAO) à la Sûreté départementale du Rhône, fauché par un véhicule en fuite.

"Il n'a pas tiré, alors qu'il était en état de légitime défense"

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020, des policiers surveillaient des malfaiteurs à bord d'un fourgon Volkswagen dans le cadre d'une enquête pour des chefs de "vols aggravés en bande organisée", et les observent en train de commettre un vol de fret sur une aire d'autoroute de l'Isère. Les policiers tentent de les intercepter un peu plus tard, à la sortie de l'autoroute, à hauteur de la ville de Bron, avec l'aide du GAO, appelé en renfort. Coincé entre les véhicules des policiers positionnés pour arrêter le fourgon, le chauffeur fonce alors sur l'un des policiers lui faisant face, qui, arme au poing, lui intimait de stopper son véhicule.

"Il n'a pas tiré, alors qu'il était en état de légitime défense, et il est mort", souligne Me Jean-François Barre, qui représente la mère et les frères du policier décédé, parties civiles au procès. Ces derniers espèrent des explications de l'accusé, afin de comprendre "pourquoi il ne s’est pas arrêté, pourquoi il a préféré tuer un homme plutôt que de se rendre pour les quelques bidons de lessive qu’il avait dans le camion", rapporte l'avocat.

Grièvement blessé après avoir été traîné sur 20 mètres par le fourgon, Franck Labois, plongé dans le coma, a succombé à ses blessures deux jours plus tard.

L'accusé nie avoir eu l'intention de tuer le policier

Lors d'un hommage officiel, le ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner avait salué "un grand policier et un homme inestimable", et appelé ses collègues à "suivre son exemple, continuer la mission" sans toutefois "laisser la haine l'emporter". Le défunt a reçu à titre posthume les insignes de chevalier de la Légion d'honneur et a été élevé au grade de capitaine.

Ses collègues du Groupe d'appui opérationnel entendent se constituer parties civiles, et en feront la demande lundi à l'ouverture du procès, a indiqué l'avocat Laurent-Franck Liénard. "Parce qu'ils souffrent" et s'estiment victimes dans le dossier, souligne-t-il.

Le chauffeur présumé a été arrêté quelques jours après les faits. Mis en examen pour homicide volontaire à l'issue de sa garde à vue, il a reconnu être le conducteur du fourgon mais nie avoir eu l'intention de tuer le policier, selon le parquet. L'accusé, en situation de récidive, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


La rédaction de TF1info

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