Les rodéos urbains se multiplient sur le sol français, alors que la police lutte pour les contrer.Les forces de l'ordre disposent de moyens limités pour tenter d'endiguer ces rassemblements sauvages d'engins motorisés.
Accidents mortels, blessures importantes et dégâts matériels considérables… Les rodéos urbains sont devenus la hantise des forces de l’ordre depuis plusieurs mois.
Un accès compliqué aux rodéos
La lutte contre la multiplication des rodéos urbains est devenue une des priorités des services du ministère de l’Intérieur, comme l’a pu le prouver Gérald Darmanin. Le ministre s’est notamment rendu à Marseille ce lundi 8 août et s’est longuement exprimé sur la question en assurant que des moyens seraient mis en place afin de lutter contre la prolifération de ces démonstrations motorisées et illégales qui causent de nombreux blessés, comme ce fut le cas à Pontoise, voire des morts.
Mais quels moyens mettre en place pour lutter efficacement contre ces vandales motorisés ?
Actuellement, les forces de l’ordre ne peuvent pas se déplacer facilement pour effectuer des interpellations. "Ces rodéos souvent sont commis dans des zones qui ne sont pas accessibles aux policiers avec véhicule. Les obstacles sont nombreux pour arriver à traiter ce phénomène de façon efficace", expliquait lundi François Bersani, porte-parole SGP Police, sur l’antenne de LCI.
Ce dernier indique aussi que les interventions des forces de l'ordre ou les courses-poursuites sont compliquées à mettre en place. En cause, le danger que représenterait plusieurs véhicules n'hésitant pas à dépasser les limites de vitesse autorisés en agglomération ou sur route, avec la présence d'autres usagers. "Il y a des instructions, dans certains départements de France, de ne pas prendre en charge les auteurs de ces rodéos pour éviter d'une des dommages corporels à celui qui exerce des rodéos, et deux, d'éventuels risques collatéraux sur les autres usagers de la route ou les piétons", développait François Bersani.
L'emploi de drones interdit par le Conseil constitutionnel
Le recours au système de surveillance se relève également limité : la plupart des agissements interviennent de nuit dans des secteurs qui ne sont pas couverts par des caméras de vidéoprotection.
"Nous n’avons pas non plus la possibilité d’utiliser des drones, puisque cela a été censuré par le Conseil constitutionnel dans le cadre de la loi de sécurité globale", précisait le syndicaliste policier. Pourtant, en septembre 2021, deux parlementaires, Robin Reda (LR) et Natalia Pouzyreff (LREM), co-rapporteurs d’une mission parlementaire en charge d’évaluer l’efficacité de la loi contre les rodéos urbains, ont estimé que les drones pourraient faciliter l'identification de participants aux rodéos, et qu'il serait intéressant de mettre à l'essai cette pratique. Sans succès pour les polices municipales.
Ce lundi matin, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors de son déplacement à Marseille a annoncé "l’intensification des contrôles", avec "10.000 opérations de contrôle à partir d’aujourd'hui sur tout le territoire national pour lutter contre ces actes criminels de gens qui prennent la route pour leur route".
🔴🗣️ Rodéos urbains : "Le gouvernement a la main extrêmement ferme contre ces actes souvent criminels de gens qui prennent la route pour leur route et qui viennent assassiner des enfants, il n'y a pas d'autres mots", réagit @GDarmanin , en direct de #Marseille , sur LCI. pic.twitter.com/eJwR1pyR7s — LCI (@LCI) August 8, 2022
La saisie des véhicules et les interpellations connaissent plus ou moins de succès mais ne permettent pas d’anticiper ou de traquer activement les participants aux rodéos urbains, qui représentent un danger pour les usagers de la route et les passants.