Quatre adolescents ont été placés en garde à vue jeudi après l'agression d'un lycéen handicapé dans l'Oise.Tous reconnaissent les faits, et assurent avoir réagi à des insultes racistes.Ce vendredi, ils ont été présentés au juge des enfants.
L'enquête concernant l'agression d'un élève handicapé avance. Depuis quelques jours, une vidéo circule sur les réseaux sociaux montrant un adolescent, 16 ans, acculé contre un grillage, en train de recevoir plusieurs coups de poings et de pieds de la part des agresseurs, ainsi qu'un coup de cartable. Les faits se sont produits à Saint-Maximin, dans l'Oise. Jeudi, le parquet de Senlis a annoncé l'interpellation de plusieurs suspects.
"Le procureur de Senlis confirme l'interpellation ce matin, à leurs domiciles respectifs, de cinq suspects dans le cadre de l'enquête de flagrance pour violences aggravées", écrit Loïc Abrial dans un communiqué. "Les cinq mineurs, âgés de 15 ans et scolarisés dans le même établissement que la victime, ont été placés en garde à vue."
Les agresseurs évoquent des insultes racistes, la victime dément
L'un d'eux, "mis hors de cause" après les investigations, a finalement été relâché. Pour les quatre autres, la garde à vue a été prolongée de 24 heures. "Ils ont reconnu les faits de violence reprochés", indique le procureur. "Ils ont expliqué qu'ils auraient agi en réaction à des insultes à caractère raciste proférées par la victime." Une version pas confirmée par les enquêteurs. "À ce stade, ce point n'est pas confirmé, et il est contesté par la victime", poursuit Loïc Abrial. L'adolescent agressé admet toutefois avoir "insulté les autres jeunes", mais "sans connotation raciste", selon sa version.
Ce vendredi, les quatre mineurs ont été présentés au juge des enfants. Les deux jugés à Beauvais ont été "placés sous mesure éducative judiciaire provisoire comportant une obligation de couvre-feu et une interdiction de contact avec la victime, dans l'attente de leur jugement sur la culpabilité", indique le procureur. Les deux jugés à Senlis ont été "placés sous contrôle judiciaire comportant notamment l'interdiction de contact avec la victime et l'interdiction de paraître à Saint-Maximim". L'audience sur leur culpabilité interviendra "début janvier 2023", poursuit le procureur, qui précise que les quatre mineurs restent "présumés innocents".
Le parquet de Senlis avait ouvert mardi une enquête de flagrance pour violences aggravées, après le dépôt d'une plainte par le lycéen. Accompagné de sa mère, l'adolescent avait indiqué aux enquêteurs "avoir subi des violences de la part de plusieurs autres jeunes", à deux reprises lundi, à proximité de son établissement scolaire, avait indiqué le procureur dans un premier communiqué. "Il a précisé qu'il était atteint d'un handicap, élément qui selon lui était apparent et connu de ses agresseurs." La victime s'est vu délivrer deux jours d'incapacité totale de travail.