JUSTICE - Après les affirmations de Mediapart sur la possible falsification d'une note concernant l'attentat de Saint-Etienne du Rouvray, une enquête préliminaire a été ouverte pour faux, usage de faux, et altération de documents de nature à faciliter la découverte d'un crime ou d'un délit ou la recherche des preuves, par une personne concourant par ses fonctions à la manifestation de la vérité. Cette enquête a été confiée à l'IGPN. L'avocat de deux des victimes a par ailleurs déposé une plainte au parquet de Paris.
Aurait-on pu éviter l'attentat de Saint-Etienne du Rouvray ? Après les révélations du site Mediapart ce vendredi sur une possible falsification d'une note des renseignements, la réaction judiciaire a été rapide. Une enquête préliminaire a été ouverte pour faux, usage de faux, et altération de documents de nature à faciliter la découverte d'un crime ou d'un délit ou la recherche des preuves, par une personne concourant par ses fonctions à la manifestation de la vérité. Cette enquête a été confiée à l'IGPN.
Selon Mediapart, un policier de la Direction du renseignement parisien (DRPP) a rédigé une note faisant état de messages d'Adel Kermiche évoquant une "attaque dans une église" et mentionnant Saint-Etienne-du-Rouvray le 21 juillet, soit cinq jours avant l'assassinat du père Hamel, égorgé le 26 juillet. "Une fois le prêtre assassiné, la DRPP a alors postdaté deux documents afin de masquer sa passivité", accuse Mediapart, laissant par ailleurs entendre que cet attentat aurait pu être évité.
"La vérité est due aux victimes"
Me Mehana Mouhou, avocat de deux victimes de l'attentat
Les familles des victimes, elles, ont exprimé leur stupeur et... saisi la justice. L'avocat de deux des victimes a ainsi déposé plainte auprès du parquet de Paris. Contacté par LCI, Méhana Mouhou, l'avocat des époux Guy et Janine Coponet - deux victimes et témoins de l'attaque de Saint-Etienne du Rouvray - avait indiqué ce vendredi matin avoir écrit au procureur François Molins pour réclamer l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d’un juge d’instruction afin "d’enquêter sur l’authenticité des révélations" du site d'information.
La préfecture de police (PP), dont dépend la DRRP, a rejeté ces accusations. Selon elle, la note, datée du 22 juillet, n'évoque "en aucun cas (...) l'imminence d'un passage à l'acte, et encore moins le ciblage d'un lieu précis". "Cette note, qui ne comportait pas de caractère d'urgence et s'inscrivait dans le travail de détection quotidien du service, a suivi le circuit habituel de validation."
A l'AFP, Me Mehana Mouhou a par ailleurs annoncé qu'il allait "solliciter du juge d'instruction la déclassification totale des documents classés secret-défense afin que toutes les pièces soient versées au dossier". "La vérité est due aux victimes", a-t-il ajouté. "Le but du renseignement est de prévenir le terrorisme mais pas de laisser filer et ensuite d'étouffer un raté gravissime", a-t-il estimé.
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