Sainte-Soline : selon le patron de la Gendarmerie nationale, les secours n'ont pas été empêchés d'intervenir

"Une violence et d'une intensité rare" selon les militaires, 47 gendarmes et de nombreux manifestants blessés. Samedi dernier, le rassemblement organisé à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres contre la méga-bassine a rapidement dégénéré. 

Alors que deux manifestants sont depuis plongés dans le coma, la Ligue des Droits de l'Homme a accusé les gendarmes d'avoir empêché l'intervention du SAMU auprès de ces deux trentenaires et a rendu publique la conversation enregistrée entre un médecin de la LDH le jour des faits et le coordinateur des secours.

Le Samu et la préfète des Deux-Sèvres ont contesté ces accusations mardi. Ce jeudi, c'est Christian Rodriguez, directeur général de la Gendarmerie nationale, qui se défend, jugeant ce reproche "ahurissant". "Considérer que des gendarmes vont s'opposer à des secours… C'est plus qu'indécent !", a critiqué le haut gradé sur France Info.

"À Sainte-Soline, on avait des équipes médicales. Trois pour être précis. On a un militaire, un médecin militaire de la gendarmerie qui est intervenu avec son infirmier, justement sur l'une des deux victimes (aujourd'hui dans le coma, NDLR), ils ont été caillassés", a assuré Christian Rodriguez

Entre mardi et mercredi, les familles de deux hommes hospitalisés et dans un état grave ont déposé plainte, notamment pour "tentative de meurtre". C'est Me Chloé Chalot, leur avocate, qui a fait la démarche. 

Le parquet de Rennes a confirmé avoir reçu la plainte des parents du manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, pour "tentative de meurtre" et "entrave aux secours". Victime d'un traumatisme crânien lors des violents affrontements avec les gendarmes autour du chantier d'une retenue d'eau à Sainte-Soline, le pronostic vital de ce jeune homme, prénommé Serge selon ses parents, est toujours engagé.

Celui du deuxième manifestant grièvement touché à la trachée, Mickaël, 34 ans, ne l'était plus mardi soir, selon les organisateurs de la manifestation, mais il est toujours dans le coma.

Serge a été blessé "par une grenade GM2L", affirment ses parents dans un communiqué. Ils reconnaissent que leur fils est "fiché S" et "a eu des problèmes judiciaires", "comme la plupart des gens qui se battent contre l'ordre établi", ajoutent-ils en défendant "son honneur". Le parquet de Niort a indiqué ne pas avoir pu "déterminer l'origine de la blessure" avant de se dessaisir au profit de celui de Rennes.