Sarcelles : un ado molesté et tondu parce que sa coiffure est soi-disant "interdite", son enseignant condamné à 12 mois de prison

Publié le 10 mars 2018 à 16h08
Sarcelles : un ado molesté et tondu parce que sa coiffure est soi-disant "interdite", son enseignant condamné à 12 mois de prison
Source : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

VIOLENCE - Un enseignant d'une école coranique de Sarcelle (Val-d'Oise) a tondu et frappé l'un de ses élèves, jugeant que sa coiffure était "interdite par les règles coraniques". L'homme a été condamné à douze mois de prison, dont quatre avec sursis.

L'enseignant d'une école coranique de Sarcelles, dans le Val-d'Oise, a été condamné à douze mois de prison, dont quatre avec sursis pour avoir frappé et rasé l'un de ses élèves de 12 ans. Estimant que la coiffure du jeune garçon était "interdite par les règles coraniques", il lui avait rasé le crâne avant de lui administrer une "correction ". Trois autres prévenus, dont le frère de l'enseignant âgé de 20 ans, et deux animateurs employés par la ville, âgés de 24 et 29 ans, étaient jugés pour avoir participé à l'agression de l'élève. Ils ont été condamnés à des peines allant de six à huit mois dont quatre avec sursis, supérieures aux réquisitions.

Les quatre hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour des violences volontaires sur mineur avec séquestration, tandis que le beau-père de la victime, absent à l'audience, devait répondre de non-assistance à personne en danger. 

Le beau-père avait donné son accord

Les faits remontent au mois d'avril 2017. L'adolescent se rend comme chaque soir à son cours d'arabe à la mosquée des Sablons à Sarcelles. A la vue de sa crête décolorée, une coiffure selon lui "interdite par les règles coraniques", son enseignant lui rase le crâne en son milieu et l'humilie en le laissant ainsi à la merci des huées de ses camarades. Pour se venger, l'adolescent jette des œufs sur la porte du domicile de l'enseignant, qui appelle alors son beau-père pour lui demander l'autorisation de lui donner une bonne leçon. L'enseignant, qui sera jugé dans une autre procédure pour des violences sur son beau-fils, régulièrement frappé à coups de câble électrique, donne son accord à condition qu'"on ne lui fasse pas de marques". 

Gifles, coups de poing, "écrasements de tête"

Alors qu'il range le matériel ayant servi à nettoyer sa bêtise dans un local municipal, l'élève est alors pris à partie par plusieurs jeunes sollicités par l'enseignant. Gifles, coups de poing, "écrasements de tête" : le garçon a raconté à l'audience avoir subi pendant environ deux heures les coups de ses agresseurs, qui ne s'interrompent que pour lui donner de l'eau ou un mouchoir, avant de le ramener chez lui, ensanglanté. À son retour, son beau-père feint de ne pas voir son visage tuméfié, yeux boursouflés et lèvres éclatées, selon une photo montrée à l'audience. Il est finalement conduit à l'hôpital à la demande de sa mère.


La rédaction de TF1info

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