Affaire des "écoutes" : Nicolas Sarkozy condamné en première instance

Sarkozy condamné : "Le parquet national financier ne fait pas de politique", assure le procureur

Publié le 2 mars 2021 à 13h04, mis à jour le 2 mars 2021 à 13h10
Sarkozy condamné : "Le parquet national financier ne fait pas de politique", assure le procureur

Source : AFP/ Illustration

JUSTICE – Le procureur national financier, Jean-François Bohnert, a assuré ce mardi au micro de RTL que Nicolas Sarkozy, qui selon lui avait commis des infractions, a été jugé comme n'importe quel citoyen dans la même situation. Il a exclu toute "vengeance" à son égard.

Au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy à trois ans d'emprisonnement dont un ferme, le procureur national financier, Jean-François Bohnert a réagi mardi matin. "Le parquet national financier, dans la conduite de cette affaire a montré que les magistrats du parquet sont en situation d'indépendance et en capacité d'indépendance", a-t-il assuré sur RTL.  

"On nous a accusés de vacuité. On nous a dit que ce dossier est vide, que les réquisitions du parquet sont elles-mêmes vides. Je rappelle que le parquet a requis à l'audience pendant cinq heures. Cinq heures de démonstration qui se sont soldées par un jugement qui fait 254 pages", ajoute le procureur répondant ainsi aux nombreuses critiques et accusations qui visent le parquet national financier (PNF). 

Conversation entre un avocat et son client

Une conversation entre un client et son avocat peut-elle être utilisée contre lui ? "C'est une question qui a beaucoup agité et qui continue d'agiter les juristes. C'est une situation qui a été validée par la plus haute instance judiciaire française, la Cour de cassation, et au-delà par la plus haute instance judiciaire européenne, la Cour européenne des droits de l'homme. À partir du moment où on nous donne le feu vert au plan de la jurisprudence, il n'y avait aucune raison que le parquet national financier s'en prive. Ça ne me choque pas dès lors que la loi le permet", estime Jean-François Bohnert chez nos confrères

Au sujet des "méthodes contestées" du parquet, Jean-François Bohnert réplique : "Le PNF ne fait pas de politique. Le PNF ne connait pas non plus d'infractions politiques des infractions économiques et financières qui ont parfois l'apparence par la qualité politique des personnalités que ces procédures peuvent mettre en scène. Pour le reste, nous ne faisons pas de politique et ne cherchons pas à rentrer dans un débat quelconque". 

Sarkozy jugé "comme n'importe quel Français"

"Nous ne sommes pas dans une décision politique. Nous avons appliqué le code pénal et le code de procédure pénale qui prévoit des pénalités au regard d'infractions qui sont poursuivies. Nous sommes en présence de faits qualifiés de corruption, de trafic d'influence, de violation de secret professionnel et de recel. Et le tribunal nous dit : 'Ces infractions sont constituées, les faits qui ont été commis sont extrêmement graves en raison de la personnalité des prévenus. Le jugement d'hier, ce n'est pas le PNF qui l'a écrit, il est signé par trois magistrats du siège", souligne encore Jean-François Bohnert.

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Sur un éventuel passif entre Nicolas Sarkozy et une partie de la justice française, le procureur national financier a déclaré que pour lui, ça n'était "pas le sujet".  " Au mois de décembre, lorsque je me suis levé pour ouvrir les réquisitions, je lui ai dit les yeux dans les yeux que mon parquet, que j'ai l'honneur de représenter et de diriger, n'entendait pas mener une fronde contre lui et qu'on n'était pas dans une situation de vengeance. Mais comprenez bien, si des infractions sont constituées, et c'était la thèse du parquet, c'est la thèse du tribunal, et bien nous ne pouvions pas faire autrement que de poursuivre et de requérir la condamnation. C'est ce que je fais pour chaque citoyen". 

Et d'illustrer son propos : "Lorsqu'il y a quelques années j'étais en tribunal en région, à Strasbourg, lorsque je requérais contre des voleurs à la roulotte, je le faisais de la même manière de manière proportionnée aux faits commis". Pour Jean-François Bohnert, Nicolas Sarkozy a été jugé "comme n'importe quel Français"


La rédaction de TF1info

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