PRÉDATEUR – Un enseignant comparait à partir de ce jeudi devant les assises de Savoie. Il est accusé d'avoir violé et agressé sexuellement une trentaine de jeunes filles, entre 2011 et 2013.
La cour d’assises de Savoie s’apprête à juger à partir de ce jeudi un véritable prédateur sexuel. Eric Molcrette, 51 ans, a reconnu avoir violé et agressé sexuellement 19 de ses élèves de grande section maternelle et CP de l’école de Planaise, âgées de cinq et six ans. Il doit également répondre d’attouchements sur onze enfants âgés de huit à douze ans lors d’un camp de vacances équestre en Charentes-Maritimes. Au total, ce sont donc 30 victimes et leurs familles qui attendent ce procès, avec "colère" mais aussi "angoisse", selon un avocat des parties civiles.
L’enseignant avait tenté de se suicider en avril 2013, en s’ouvrant les veines une semaine après son incarcération. Un geste qui rappelle celui de l’ex-directeur de l’école de Villefontaine, dans le département voisin de l’Isère, qui s’était suicidé en prison en avril dernier, alors qu’il était mis en cause pour des faits similaires en 2015. "On peut toujours redouter un geste suicidaire", reconnait d’ailleurs l’avocat Me Daniel Cataldi, exprimant ainsi la crainte des familles d’être elles aussi privées de justice.
Le "jeu du goût", pour violer les enfants
L’affaire avait éclaté le 10 avril 2013 dans le village savoyard de 500 habitants. Des parents portent plainte après que leur fille de cinq ans leur a raconté avoir vu son maître tremper son "zizi" dans du sirop avant de l’insérer dans la bouche de sa camarade de six ans. Un "jeu du goût", qui avait mené à l’interpellation d’Eric Molcrette et dont les investigations avaient révélés qu’il était également directeur d’un centre de vacances équestre à Mornac-sur-Seudre, en Charentes-Maritimes.
Sur son ordinateur et ses clés USB, des dizaines d’images pédo-pornographiques sont retrouvées. Elles permettent d’établir que 18 élèves de Planaise ont été violées par des fellations imposées, qu’une autre a été agressée et que onze fillettes de la colonie de vacances ont été caressées à leur insu pendant qu’elles dormaient, en août 2012.
Un passage à l'acte soudain, à 50 ans
La défense tentera d’expliquer ce passage à l’acte à presque 50 ans d’un homme au casier judiciaire vierge, qui s’est fait "manger par internet". Selon elle, une rupture amoureuse extra-conjugale aurait ranimé des blessures d’enfance. L’accusé explique avoir été victime d’agressions sexuelles par un oncle.
Le procès devrait se tenir à huis clos, les parents souhaitant préserver au maximum les enfants, dont certains n’ont pas conscience d’avoir été violé.
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