Seine-et-Marne : six mois de prison avec sursis pour l'homme qui avait violé une chèvre

Publié le 25 novembre 2022 à 16h55, mis à jour le 28 novembre 2022 à 15h57

Source : JT 20h WE

Un jeune homme âgé de 25 ans était jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau.
Il était poursuivi notamment pour le "viol" et le "vol d'une chèvre" en mai dernier à Chaintreaux, non loin de Nemours, en Seine-et-Marne.
Jugé en son absence, il a été condamné à six mois de prison avec sursis.

"Les propriétaires ne veulent pas s'exprimer publiquement. Ils ne s'attendaient pas à ce que l'affaire prenne tant d'ampleur. Tous les journaux du 77 en ont parlé et même d'autres bien au-delà du département. Ils préfèrent rester discrets et attendent maintenant la condamnation du mis en cause", confie ce vendredi à TF1info Alexis Kerlo, maire de Chaintreaux. 

L'édile aussi aurait finalement préféré que"l'affaire" fasse moins de bruit. "J'ai un ami qui vit outre-Atlantique, il m'a dit que quand il avait tapé Chaintreaux il y a quelques mois, ça le ramenait tout de suite à 'Viol de chèvre'. Il y se passe quand même d'autre chose ici que ça !"

Car c'est dans sa petite commune de 23, 92 km2 où vivent quelque 900 habitants que ce fait divers turpide s'est produit, au printemps dernier. Dans la nuit du 11 au 12 mai, un homme âgé de 25 ans s'est introduit chez un couple par effraction, a imposé des sévices sexuels au caprin âgé de 3 ans, avant de repartir, une fois sa jouissance comblée, avec le mammifère à quatre pattes. 

Interpellé le 16 mai dernier, l'individu devait comparaître ce lundi devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau pour ce viol et ce vol. Particulièrement attendu au regard des déclarations qu'il avait faites il y a un peu plus de six mois aux gendarmes, le prévenu ne s'est jamais présenté. Il a donc été jugé en son absence et condamné à 6 mois de prison avec sursis probatoire pendant 24 mois et à la confiscation de ses éventuels animaux en sa possession avec exécution provisoire. 

De plus, il a été condamné à l’interdiction à vie de détenir des animaux et à l’interdiction d'exercer un métier en lien avec des animaux avec exécution provisoire. Sur les intérêts civils, il devra verser 1 € à chacune des 6 parties-civiles, dont l’association Stéphane Lamart, "Pour la défense des droits des animaux", ainsi que 100 € au titre des frais d’avocat.

"Un signe de consentement"

En mai dernier, le jeune homme aux concupiscences très spéciales avait été identifié grâce à la caméra de surveillance installée par les propriétaires de la chèvre qui s'étaient déjà fait voler des bêtes. "Ils m'ont dit qu'on voyait tout sur les images. D'après eux, on voit le gars escalader le grillage et se diriger vers les animaux. Il sort ensuite son machin, commence à se masturber et a une relation sexuelle avec une chèvre", nous explique l'élu. 

"L’animal s’est ensuite mis à le lécher. Pour l’individu, c’était un signe de consentement, il l’a alors violé pendant 30 minutes", dénonce l'association Stéphane Lamart, "Pour la défense des droits des animaux" qui s'est constituée partie civile. Une fois son acte accompli, le malfrat n'en est pas resté là. Il est reparti avec la chèvre, et l'a ramenée à l'un de ses copains qui l'attendait dans la voiture pour que lui aussi prenne un peu de plaisir avec le mammifère. Ce dernier, s'y est catégoriquement opposé. 

Le capriné a ensuite été abandonné dans une forêt de Souppes-sur-Loing, à 7,8 km des lieux du crime. Il a été retrouvé par sa propriétaire et conduit chez un vétérinaire qui a effectué des prélèvements et constaté des lésions génitales.

"Avec une chèvre plutôt qu'avec une femme"

Interpellé quatre jours après le viol, le jeune homme a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Lorrez-le-Bocage. Lors de son audition, le suspect a tout de suite reconnu les faits, "il a même précisé qu'il préférait le faire avec une chèvre plutôt qu'avec une femme", précise l'association Stéphane Lamart.

"De mémoire, l'examen de personnalité n'a rien relevé de particulier. On va dire que ce monsieur a des goûts particuliers", nous confie Maître Laure Vayssade, avocate de l'association Stéphane Lamart qui plaidera lundi devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau.

"C'est un abruti qui a voulu assouvir ses fantasmes, voilà. Mais aujourd'hui la chèvre se porte bien et comme la chèvre va bien, tout le monde va bien", se réjouit de son côté Alexis Kerlo, maire de Chaintreaux. 

Jusqu'à trois ans d'emprisonnement

Le prévenu encourt, pour atteintes sexuelles sur un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Le 10 novembre dernier, trois prévenus avaient comparu pour des faits de viol commis sur une chienne prénommée Mya et âgée de 3 ans. Les faits avaient eu lieu à Cintray, dans l'Eure. "Sur des vidéos sordides, tournées dans un sous-sol, le mari tentait de pénétrer sexuellement la chienne avec brutalité. La femme filmait les scènes et donnait les consignes, elle aidait aussi activement son mari, en tenant les pattes de Mya et en demandant à la chienne de lécher le sexe de l’homme", avait notamment révélé l'association Stéphane Lamart.

Le couple, propriétaire du canidé, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, avec une obligation de soins et une obligation d’indemnisation des parties civiles. Ils ont également eu la confiscation de l'animal avec remise à l’association Stéphane Lamart. Le deuxième homme complice a été condamné à 15 mois de prison avec sursis.

Les trois prévenus ont eu l’interdiction de détenir des animaux à vie. 


Aurélie SARROT

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