REVELATIONS - Mediapart publie ce lundi de nouvelles informations dans l’affaire Benalla. Selon le site d'investigation, l’ancien collaborateur du président de la République aurait négocié, depuis l’Elysée et après son licenciement, deux contrats avec des oligarques russes, pour un montant total de 2,2 millions d’euros.
Alexandre Benalla n'a pas attendu de quitter l'Elysée pour négocier de juteux contrats. Selon les nouvelles révélations de Mediapart, dès mars 2018, l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron a rencontré près du palais présidentiel Jean-Maurice Bernard, ancien policier patron de Velours, pour lui proposer un marché. Benalla se présente avec Vincent Crase, et propose à son interlocuteur d'assurer la protection d'Iskander Makhmudov, oligarque russe proche de Vladimir Poutine.
Le 25 mars, un accord de sous-traitance entre Velours et Mars, la société de Vincent Crase, est signé. Selon Mediapart, "l'équipe de militaires" employée "est surqualifiée pour réaliser la mission, qui consiste uniquement en la protection de la compagne d'Iskander Makhmudov et des trois enfants du couple, des triplés âgés de 7 ans. Pendant toute la période, le Russe ne mettra pas un pied en France". Les 294.000 euros correspondants à la première tranche du contrat sont versés le 28 juin sur le compte de Mars. 172.000 euros sont reversés à Velours le 6 juillet, qui prend en charge les salaires et les frais.
Un premier contrat écourté
Mais le plan ne va pas jusqu'au bout, en raison des révélations du Monde, et de ce qui est communément appelé "l'affaire Benalla". Velours dénonce le contrat, et la "cellule risques de la Société générale réclame de son côté une copie du contrat Makhmudov, étant donné le montant élevé du virement et sa provenance - un compte à Monaco" écrit Mediapart. C'est pour discuter de ces déconvenues que Benalla et Crase se rencontrent, le 26 juillet à Paris, malgré le contrôle judiciaire qui leur interdit tout contact. Alexandre Benalla demande à plusieurs reprises à Velours de garder le secret sur ce contrat.
Quelques mois plus tard, Alexandre Benalla et Vincent Crase ferment le compte bancaire de la société Mars. Est alors créée une nouvelle société destinée à recueillir l'argent de l'oligarque russe : France Close Protection. Cette société est dirigée par Yoann Petit, militaire de 44 ans embauché lors du premier contrat, et le seul et unique actionnaire est un homme de 18 ans, habitant en Normandie. Mediapart explique que le nouveau contrat prévoit toujours la protection rapprochée d'Iskander Makhmudov et de ses proches, notamment de ses enfants", pour un montant de 980.000 euros hors taxes. "Sur cette somme, 294.000 euros ont été versés au mois d'octobre dernier à France Close Protection.
Laquelle société a ensuite payé Alexandre Benalla, en novembre et décembre, pour plusieurs dizaines de milliers d'euros, partie visible de sa rémunération sur le contrat russe" écrit Mediapart dans sa nouvelle enquête.
Farkhad Akhmedov, l'autre oligarque russe
Enfin, le pure player révèle que Benalla a noué le 2 décembre un troisième contrat avec un autre oligarque russe : Farkhad Akhmedov. Il prévoit la protection de l'homme d'affaires et de ses enfants de ses séjours dans différents pays d'Europe ; et s'élève lui aussi à 980.000 euros hors taxes.
Au total, 353.000 sont virés sur le compte de France Close Protection quelques jours plus tard. "Dans la foulée, ces fonds sont transférés sur le compte d'Instra Conseil, une toute nouvelle société domiciliée à Marrakech. L'ayant-droit de cette entité n'est autre qu'Alexandre Benalla lui-même" précise Mediapart.
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