Silence de Salah Abdeslam : son avocat dénonce ses conditions de détention

Publié le 20 mai 2016 à 17h09
Silence de Salah Abdeslam  : son avocat dénonce ses conditions de détention

PROTESTATIONS- Salah Abdeslam a été interrogé pour la première fois sur le fond du dossier ce vendredi matin. Contrairement à ce qu'il avait indiqué, il ne s'est pas exprimé. Son avocat explique ce geste comme une protestation contre ses conditions de détention.

Un silence de protestation ? Salah Abdeslam, seul membre du commando du 13 novembre a être encore en vie, devait être entendu pour la première fois en France au palais de justice de Paris ce vendredi matin. Mais celui que l'enquête désigne comme le logisticien des attentats a refusé de répondre aux questions.

La vidéosurveillance pose "un énorme problème"

En cause, selon son avocat Me Frank Berton, ses conditions de détention à la prison de Fleury-Mérogis : la vidéo-surveillance 24 heures sur 24 heures dont il fait l'objet en cellule, les nombreuses fouilles et sa mise à l'isolement total.

De la vidéosurveillance 24/24 de la cellule, Me Berton a estimé qu'elle constituait "un énorme problème", un dispositif "illégal", qui "ne le conduit pas à collaborer avec l'institution judiciaire." L'avocat s'est toutefois montré rassurant. Abdeslam, qu'il juge "maître du temps" pour faire avancer l'enquête, "s'exprimera plus tard". Mais le conseil, seule personne à voir le jeune homme, va se fendre d'une lettre au ministre de la Justice.

Une enquête tentaculaire

L'enjeu pour l'avancée de l'enquête est énorme : Salah Abdeslam en sait probablement beaucoup sur la conception qui a mené aux attentats du 13 novembre, ses commanditaires et d'éventuels complices encore dans la nature. Il peut aussi aider à démêler les liens entre les attaques de Paris et Bruxelles, fomentées par la même cellule du groupe Etat islamique.

Interrogé en Belgique, il avait d'abord minimisé son rôle, avant de se murer dans le silence. Dans cette enquête tentaculaire, plus d'une vingtaine de personnes ont été mises en examen ou inculpées, principalement en Belgique. Les juges français ont délivré récemment quatre autres mandats d'arrêt visant des suspects détenus en Belgique, dont trois soupçonnés d'avoir aidé Abdeslam dans sa fuite.

EN SAVOIR + >>  VIDEO - Silencieux durant son audition, Salah Abdeslam s'exprimera "plus tard"
 


La rédaction de TF1info

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