Soupçons d'empoisonnements : l'anesthésiste de Besançon laissé libre, le parquet fait appel

Publié le 18 mai 2019 à 7h22

Source : JT 20h Semaine

FAIT DIVERS - Le docteur Frédéric Péchier, anesthésiste à Besançon, est soupçonné de 17 nouveau cas d'empoisonnement sur des patients. Jeudi, le parquet de Besançon avait requis son placement en détention provisoire. Il est finalement laissé libre sous contrôle judiciaire, ont annoncé ce vendredi matin ses avocats. Le parquet a fait appel de cette décision.

Frédéric Péchier, l'anesthésiste de Besançon mis en examen pour dix-sept nouveaux cas d'empoisonnements présumés, pourra-t-il rester libre sous contrôle judiciaire, comme l'ont indiqué tôt ce vendredi matin ses avocats ? Le parquet a annoncé dans la soirée avoir fait appel de cette décision. Une date d'audience devrait désormais être fixée dans les jours qui 

viennent.

"Le parquet va bien évidemment faire appel de cette décision dès aujourd'hui", avait annoncé quelques heures plus tôt Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, qui avait requis la veille son placement en détention provisoire. 

"On n'a toujours pas de preuves de son implication directe dans les fait d'empoisonnements", avait fait valoir auparavant Me Randall Schwerdorffer sur LCI, décrivant son client comme "épuisé et soulagé" après cette décision. "La prochaine étape,  j'ai peur que ce soit  4 à 5 années minimum de procédure, d’expertises, de contre–expertises, de discussions sur ce qu'est un empoisonnement, un accident. On est parti sur une procédure qui va être extrêmement longue", a-t-il par ailleurs déclaré.

"Ascenseur émotionnel"

Le docteur Péchier, déjà mis en examen en 2017 pour sept cas d'empoisonnements, a de nouveau été mis en examen jeudi pour "empoisonnement sur personne vulnérable" pour dix-sept nouveaux cas de patients, dont sept sont décédés.

Frédéric Berna, l'avocat de plusieurs familles de victimes, a de son côté dénoncé "l'ascenseur émotionnel" que provoquait la décision du parquet de Besançon pour les victimes. Même s'il a jugé que cette décision "peut s'expliquer", il souhaitait que le procureur de la République fasse appel du contrôle judiciaire. "En cas d'appel, nous pourrons aller plaider et nos clients pourront venir entendre ce qui se dit à l'audience, et c'est ça qui est important. Ce que nous cherchons, c'est des réponses à nos questions, a-t-il réagi auprès de LCI. "L'audience d'appel permet à toutes les parties, et notamment les victimes, de s'exprimer, ce qui n'est pas le cas de l'audience du juge des libertés et de la détention", a précisé Me Berna. 

Le procureur de la République, Etienne Manteaux, avait annoncé jeudi après-midi, lors d'une conférence de presse, demander le placement en détention provisoire du médecin âgé de 47 ans, mais au terme de plusieurs heures d'audience à huis clos, la juge des libertés et de la détention l'a laissé libre, sous contrôle judiciaire, comme c'est le cas depuis 2017. Il lui est interdit d'exercer sa profession.


La rédaction de TF1info

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