La Cour de justice de la République a rejeté mardi plusieurs requêtes du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.Ce dernier est mis en examen depuis juillet 2021 pour prise illégale d'intérêt.
Eric Dupont-Moretti demeure mis en examen. La Cour de justice de la République a rejeté mardi plusieurs requêtes du ministre de la Justice, soupçonné depuis juillet 2021 d'une prise illégale d'intérêt.
Saisie par les avocats du garde des Sceaux, la commission d'instruction de la CJR a rejeté leur demande d'audition de Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), l'un des syndicats à l'origine des plaintes déposées avec l'association Anticor pour dénoncer des situations de conflits d'intérêts dans deux dossiers.
Règlement de comptes avec des magistrats
"Il s'agit de décisions attendues qui s'inscrivent dans le fil de la "jurisprudence" adoptée par la commission d'instruction dans ce dossier", ont réagi auprès de l'AFP Mes Christophe Ingrain et Rémi Lorrain, avocats du ministre. "Nous les contesterons devant la Cour de cassation", ont-ils ajouté. Les magistrats de la CJR ont terminé mi-avril leurs investigations dans ce dossier. Le 9 mai, le procureur général près la Cour de cassation François Molins, qui représente le ministère public devant la CJR, a requis un procès pour le ministre, jugeant qu'il existait pour cela des "charges suffisantes" à son encontre.
Le ministre, entré au gouvernement à l'été 2020 puis reconduit à la Chancellerie après la réélection en mai d'Emmanuel Macron, est soupçonné d'avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat dans deux dossiers. Le premier concerne l'enquête administrative qu'il a ordonnée en septembre 2020 contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées ("fadettes") quand il était avocat. Dans le second, il lui est reproché d'avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d'instruction détaché à Monaco, Edouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses ex-clients.
Eric Dupond-Moretti conteste les faits, assurant n'avoir fait que "suivre les recommandations de son administration". Convoqué en mars et avril pour être réinterrogé par les magistrats de la CJR, il avait refusé de répondre à leurs questions.
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