Soupçons de viols sur une cinquantaine d'enfants en Asie : comment l'enseignant français attirait ses victimes ?

Des cours de sport et de langues. C'est le prétexte que le professeur de français de 51 ans mis en examen pour de multiples viols sur mineurs commis en Asie du Sud-Est et écroué lundi en France, utilisait pour attirer ses jeunes victimes. "Il a pris contact avec les garçons dans un stade où il s’est porté volontaire pour leur enseigner l’anglais et le football", détaille Senit  Samransanruamkit, commandant de la première zone de police de Bankok, dans un extrait de conférence de presse. 

Le stade en question, où les enfants du quartier ont l'habitude de se retrouver pour faire du sport d'après les inspecteurs qui ont mené l'enquête depuis le premier jour, se trouvait à deux pas de l'hôtel où le Français conduisait ensuite les enfants. Et le commandant de poursuivre : "Une fois qu’il s’est rapproché des garçons, il a eu des rapports sexuels avec eux. Il les a payés 25 à 30 dollars par relation." Ce sont d'ailleurs les sommes importantes d'argent que les enfants détenaient sur eux, alors qu'ils sont issus de familles pauvres du quartier, qui a été le point de départ de l'enquête.

Mais comment cet homme, arrêté une première fois en Thaïlande en février, puis remis en liberté après avoir payé une caution, a-t-il pu quitter le pays alors que son signalement avait été transmis dans tous les aéroports et postes frontières ? C'est l'une des questions à laquelle doit tenter de répondre l'enquête interne qui a été ouverte. Le commissaire à la tête des investigations en Thaïlande, lui même, ignorait la présence du suspect à Besançon dans le Doubs. "Si vous me dites qu’il est vraiment en France, maintenant, alors je vous confirme qu’il a quitté la Thaïlande illégalement, il s’est enfui", assure le colonel Kampol Rattanapratheep, dans un extrait vidéo diffusé sur France 2 ce samedi.  "D'après les vérifications des services de l'immigration, sa sortie de territoire n'a pas été enregistrée. Il a pu utiliser de faux papiers ou partir par d'autres moyens", précise-t-il encore à l'AFP.

L'homme qui enseignait le français dans un centre de langues à Singapour avait été déjà interpellé le 4 février à Bangkok, où deux jeunes adolescents avaient été retrouvés dans sa chambre d'hôtel. Son cas aurait été signalé à la justice française par l'ambassade de France en Thaïlande.