Français décédés après une chute de 7 étages en Suisse : les zones d'ombre du drame

Publié le 25 mars 2022 à 18h27

Source : JT 20h Semaine

Quatre membres d'une même famille sont morts jeudi à Montreux en chutant de leur balcon, au 7e étage d'un immeuble.
Seul un adolescent de 15 ans a survécu à ses blessures mais se trouve dans un état grave.
L'origine et les circonstances de cette tragédie restent floues.

Que s'est-il passé jeudi peu avant 7 heures dans cet appartement situé au 7e étage d'un immeuble de la rue huppée dite du Casino à Montreux, en Suisse ?  Au lendemain du drame, tout le monde se pose encore la question. 

C'est là que cinq personnes d'une même famille de nationalité française ont fait une chute de plusieurs mètres avant de s'écraser au sol, sous les yeux de certains voisins et passants, impuissants. Deux sœurs jumelles de 41 ans sont décédées. L'une d'elle avaient deux enfants, une fillette de 8 ans et un adolescent de 15 ans. Seul survivant, ce dernier a été hospitalisé dans un état grave. Son père, âgé de 40 ans, n'a pas survécu. 

Quelques heures après le drame, la Police cantonale vaudoise a publié un communiqué. Dans celui-ci, elle détaille la succession d'événements survenus peu avant ce terrible événement. Selon elle, deux gendarmes se sont rendus au domicile de cette famille "pour exécuter un mandat d’amener délivré par la préfecture à l'encontre du père de famille, mandat en lien avec la scolarisation à domicile d’un enfant". 

Selon le communiqué," les gendarmes ont frappé à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s’être annoncés, ils n’ont alors plus entendu de bruit dans l’appartement. Ne pouvant entrer en contact avec les éventuels occupants, ils ont quitté les lieux". Un témoin a ensuite appelé la police pour signaler que des personnes étaient tombées depuis le balcon d’un appartement. Un scénario macabre et un mystère qui reste entier.

Pourquoi une "chute" de 7 étages?

Dès jeudi matin, la police vaudoise écrivait que "la présence d’une autre personne dans l’appartement au moment de faits a pu être exclue en l’état de l’enquête." Si cela se confirme, il faudra établir pourquoi les cinq membres de la famille sont passés par-dessus la rambarde du balcon. Un des aînés a-t-il contraint les autres, notamment les mineurs, à sauter ? Le geste était-il spontané et voulu de tous ? Y avait-il des choses à redouter pour l'un des membres de cette famille ? L'hypothèse d'une secte est-elle envisagée ? Pour l'heure, aucune réponse n'a été apportée à toutes ces interrogations.

Pourquoi le ou les enfant(s) n'allaient-ils pas à l'école?

La police a fait état d'un mandat d'amener concernant la non-scolarisation de l'adolescent de 15 ans. Le garçon faisait, semble-t-il, l'école à la maison. Si cela est autorisé par les autorités, cette pratique doit toutefois être encadrée, ce qui n'était semble-t-il pas le cas. 

"Les parents n'ayant pas répondu aux différentes sollicitations des autorités scolaires, le dossier a été transmis à la préfecture qui a demandé à la police d'aller chercher le papa pour qu'il puisse s'expliquer sur la situation scolaire de son enfant", a indiqué le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, à la radio suisse publique RTS. Par ailleurs, selon plusieurs médias suisses, la fillette décédée n'allait pas non plus à l'école. La RTS indique qu'"elle n'apparaît pas dans le registre de la population"

Une famille sans problème ?

Selon les médias suisses, les sœurs jumelles, nées le 23 juillet 1980, étaient médecins. L’épouse et mère des deux enfants était dentiste. Elle avait exercé dans le nord-ouest de Paris avant de venir en Suisse. En 2015, elle s'était vue retirer son autorisation de pratiquer dans le canton de Fribourg, selon la presse locale.

Sa sœur, formée à Paris et à Nancy, était ancienne cheffe de clinique universitaire aux HUG, à Genève. Elle était ophtalmologue de profession. Le père, lui, travaillait semble-t-il à domicile, dans le commerce.

"En l'état, les enquêteurs n'excluent aucune piste. On sait qu'on a affaire à une famille qui était plutôt renfermée, qui avait peu de contacts avec l'extérieur, mais on ne peut pas en dire plus en l'état", a ajouté le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel.  Cette famille résidait en Suisse "depuis plusieurs années", a-t-il dit, en ajoutant qu'elle "n'était pas du tout connue ni de la justice, ni des services de police en dehors de cette procédure en lien avec la scolarisation".

L'adolescent pourra-t-il être entendu?

Dans un état grave, le seul survivant de cette tragédie pourra-t-il donner les clés de ce mystère ? Pour l'heure, l'adolescent âgé de 15 ans se trouve toujours dans un état très préoccupant à l'hôpital où il a été admis jeudi en urgence. "Son état est stable", indique une source proche du dossier à TF1info ce vendredi.

Contactée par notre rédaction ce jour, la Police cantonale vaudoise n'a pas souhaité donner davantage d'informations à ce stade. Selon elle, il n'y aura pas de communication sur cette triste affaire avant le début de la semaine prochaine. 


Aurélie SARROT

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