Tariq Ramadan est jugé pour viol au tribunal correctionnel de Genève.Pour sa défense, l'islamologue suisse a fait appel à l'humoriste controversé Dieudonné.Ce dernier a livré un témoignage différent de celui de la plaignante.
"Je ne suis vraiment pas là pour faire un spectacle". L'humoriste controversé Dieudonné est venu ce mardi 16 mai à Genève témoigner en faveur de l'islamologue Tariq Ramadan, qui comparaît pour un viol qu'il nie dans une affaire qui remonte à 2008. "Aujourd'hui, je suis là pour éclairer, pour apporter un témoignage et dire ce que j'ai entendu et dire la vérité", a déclaré Dieudonné aux journalistes devant le tribunal.
La plaignante suisse, présente dans la salle durant tous les débats lundi, a été brièvement entendue avant l'arrivée de Dieudonné pour expliquer au président du tribunal correctionnel de Genève qu'elle collaborait auparavant avec l'humoriste en tant qu'agent artistique. Le tribunal a souhaité, à la demande de la défense, faire témoigner Dieudonné, car son nom apparaît dans un courrier anonyme récemment reçu par les juges. Selon l'humoriste français, ce courrier a été envoyé par un de ses producteurs artistiques avec qui il n'est plus en contact.
Il a expliqué avoir recueilli, en présence d'autres personnes, les confidences de la plaignante à propos de sa relation avec Tariq Ramadan, assurant qu'elle avait parlé de "coup d'un soir ou de quelque chose comme ça", sans mentionner de violence. "Je crois en l'innocence" de Tariq Ramadan, a-t-il dit, lorsqu'il lui a été demandé pourquoi il était important de venir témoigner.
Avant l'arrivée de Dieudonné en salle, la victime présumée avait donné sa version concernant cette rencontre : l'humoriste lui a "demandé si l'histoire avec Tariq Ramadan était vraie, et j'ai dit oui". "Il n'y a pas eu d'autres confidences. C'était peu de temps après les faits. On s'est revu lors d'un spectacle ou deux et on n'en a jamais reparlé", a-t-elle ajouté.
Le verdict attendu le 24 mai
Convertie à l'islam, la plaignante assure que l'islamologue l'a soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d'insultes, le soir du 28 octobre 2008, dans une chambre d'hôtel à Genève. Elle a porté plainte en 2018. Elle a indiqué durant l'enquête avoir fait la connaissance de l'islamologue lors d'une séance de dédicaces, quelques mois avant les faits, puis l'avoir revu lors d'une conférence en septembre. Une correspondance de plus en plus intime avait suivi sur les réseaux sociaux.
L'intellectuel suisse, figure charismatique et contestée de l'islam européen, risque entre deux et dix ans de prison. Le jugement est attendu le 24 mai.
Tariq Ramadan, âgé de 60 ans aujourd'hui, est soupçonné en France de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, une affaire qui a déclenché sa chute en 2017. Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant une cour d'assises. Il appartient aux juges d'instruction chargés des investigations d'ordonner un procès ou pas. Le dossier français lui a valu plus de neuf mois de détention provisoire en 2018, dont il est ressorti en novembre de la même année, restant depuis lors sous contrôle judiciaire. Il est tenu de résider en France, mais bénéficie d'autorisations exceptionnelles pour se rendre en Suisse.
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