Géolocalisations, écoutes téléphoniques... Plus de 20.000 personnes ont été surveillées en France en 2018

Publié le 26 avril 2019 à 6h50, mis à jour le 26 avril 2019 à 7h46

Source : JT 20h WE

RENSEIGNEMENTS - Le nombre de personnes surveillées en France a augmenté de 3% entre 2017 et 2018, se hissant à plus de 22 300. Le rapport de la Commission de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) publié jeudi étaye ce chiffre, précisant que les demandes de surveillance en temps réel et d'écoutes téléphoniques ont bondi.

En 2018, plus de 22 300 personnes ont fait l’objet d’au moins une mesure de surveillance en France. C’est ce qu’établit le bilan annuel de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). Un chiffre supérieur à 3% comparé à l’année d’avant, où moins de 21 400 personnes avaient été surveillées. 

Dans son rapport de 2018, cette instance –créée par la loi sur le renseignement du 24 juillet 2015- détaille que 8 574 personnes (soit 38,9%) ont été surveillées au titre de la "prévention du terrorisme" et 5 416 (24,6%) au titre de "la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées".

Demandes de géolocalisation en temps réél en hausse en 2018

En tout, sur plus de 70 000 demandes reçues de surveillances, celles motivées par "la prévention d'activités particulièrement déstabilisatrices de l'ordre public telles que les violences collectives de nature à porter atteinte gravement à la paix publique" a augmenté en 2018, passant de 6% du total en 2017 à 9% en 2018. 

Dans son rapport, la CNCTR précise se montrer "particulièrement vigilante" sur ces dernières demandes. L’instance assure "que la prévention de violences collective ne saurait être interprétée comme permettant la pénétration d'un milieu syndical ou politique ou la limitation du droit constitutionnel de manifester ses opinions, même extrêmes".  

Le nombre de demandes de géolocalisation en temps réel de personnes à surveiller a fortement augmenté en 2018, avec 5 191 demandes, soit 38 % de plus que l’année précédente. Quant aux interceptions de sécurité (écoutes téléphoniques administratives), leur nombre a bondi de 20% par rapport à 2017, soit un chiffre global de 10 562 demandes. 

Le rapport relève une irrégularité en 2018

C'est en 2018 que la CNCTR a inauguré son "pouvoir de recommander à un service d'interruption d'une technique de renseignement". Dans l'avant-propos du rapport, le président de la Commission, Francis Delon, précise qu'après la découverte a postériori d'une irrégularité, les renseignements collectés ont été immédiatement détruits.  


La rédaction de TF1info

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