Un agent de police armé d'un fusil d'assaut a tiré sur un véhicule lors d'un contrôle à Paris, dans la nuit de dimanche à lundi.Une enquête a été ouverte pour déterminer si le policier a agi en étant de légitime défense.Sa garde à vue a été prolongé mardi.
Les faits se sont produits dimanche 24 avril au soir à la pointe de l’Île de la Cité à Paris. Le policier qui a tiré avec un fusil d’assaut sur un véhicule ayant tenté de le percuter avec ses collègues a été entendu par l’IGPN lundi en début de matinée, vers 4h30 du matin, pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Selon une source proche de l'enquête interrogée par TF1/LCI, le policier est affecté à une unité mobile d'intervention et de protection (UMIP) rattachés à la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). Une unité qui est responsable de la protection de la caserne de la Cité, abritant le siège de la préfecture de police, ainsi que d'autres sites dépendant de la préfecture.
Mardi, la garde à vue du policier a été prolongée, a-t-on appris auprès du parquet, sollicité par l'AFP.
Une dizaine de cartouches tirées
Au moment où les policiers ont décidé d’intervenir en se positionnant autour du véhicule, la voiture a accéléré et elle aurait foncé sur les membres des forces de l’ordre. Le policier armé d'un fusil d'assaut a alors ouvert le feu sur le véhicule qui prenait la direction du Pont-Neuf. Selon les premiers éléments de l'enquête, une dizaine de cartouches ont été tirées dont "cinq ou six impacts ayant atteint les individus".
Des détonations entendues par plusieurs témoins. "On a pensé au début qu'il s'agissait de pétards", explique l'un d'eux au micro de TF1. "Je ne peux pas dire s'il y a eu six ou sept (coups de feu, ndlr). Ce qui est net, c'est qu'il y en a eu deux, puis quatre par la suite", raconte un autre témoin de la fusillade. "J'ai vu un homme quitter le siège passager avant, puis il a couru sur une dizaine de mètres. Là, il s'est écroulé au sol", relate un troisième.
Une enquête a été ouverte "du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et confiée à l'IGPN, a précisé le parquet. Elle devra notamment déterminer si le policier a agi en état de légitime défense. À l’heure actuelle, un compte-rendu policier attesterait qu’un chauffeur de taxi se trouvait dans les parages au moment du drame. Ce dernier, après avoir vu toute la scène, aurait confirmé qu’il s’agirait effectivement d’une situation de légitime défense.
Un fusil d'assaut utilisé habituellement par l'armée allemande
D'après le témoignage d'une source du parquet de Paris interrogée par le service Police-Justice TF1/LCI, des investigations techniques et scientifiques ont également été sollicitées afin de mettre au jour les circonstances des tirs susceptibles d'avoir entraîné la mort et les blessures des occupants du véhicule.
Le fonctionnaire ayant tiré était équipé d'un HKG36, un fusil d'assaut utilisé par l'armée allemande et acheté en urgence aux policiers et aux gendarmes après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris pour pouvoir riposter aux tirs de Kalachnikov. Le HKG36 était déjà utilisé auparavant par les unités d'élite comme le Raid et le GIGN.
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