Mardi, deux hommes de 20 et 27 ans ont été mis en examen pour séquestration en bande organisée, actes de torture et de barbarie et viols en réunion sur fond de trafic de stupéfiants à Nantes.Ils sont accusés d'avoir séquestré pendant plusieurs jours quatre personnes dans un appartement.Certaines auraient subi les pires sévices.
Elles auraient subi un calvaire pendant plusieurs jours, avant qu'un proche de l'une des victimes ne s'inquiète, samedi dernier, de ne pas avoir de ses nouvelles et n'alerte la police.
Arrivés au domicile du disparu, un homme de 24 ans, dans un quartier prioritaire de Nantes (Loire-Atlantique), les policiers l'ont trouvé en présence de sa compagne de 46 ans, d’une amie de 31 ans et de son oncle de 57 ans. Il leur a alors expliqué qu’ils étaient séquestrés depuis plusieurs jours par deux hommes, retranchés dans la salle de bains.
Interpellés et places en garde à vue, ces derniers, âgés de 20 et 27 ans, ont été mis en examen à l'issue de la mesure pour "séquestration en bande organisée, actes de torture et de barbarie et viols en réunion" sur fond de trafic de stupéfiants à Nantes, a annoncé mardi le procureur de la République de Nantes Renaud Gaudeul au cours d'une conférence de presse.
Dans l'appartement et dans la cave
Samedi, après avoir été emmenées au CHU en raison de "blessures apparentes d’une certaine gravité", les victimes ont été entendues par les enquêteurs. L'homme de 24 ans, locataire de l'appartement, a déclaré que 15 jours plus tôt, des individus lui auraient imposé de servir de "nourrice" (appartement pour stocker la drogue et éventuellement de l'argent et des armes) au profit du trafic de stupéfiants qui se tient au pied de l’immeuble.
Selon lui, en milieu de semaine dernière, cinq à six individus seraient venus le trouver pour récupérer 10.000 euros à son domicile. N’ayant trouvé que 2000 euros sur place, ils auraient séquestré les quatre personnes présentes, à la fois dans l’appartement et dans l’une des caves de l’immeuble, a indiqué le magistrat.
"Les sévices les plus graves"
Au cours de sa conférence de presse, le procureur a expliqué que le locataire et ses proches présentaient, au moment où ils ont été retrouvés, "un nombre impressionnant de traces de violence sur l’ensemble du corps".
Par ailleurs, les deux femmes auraient subi "les sévices les plus graves" tels que des brûlures avec la lame chauffée à blanc d’un couteau à cran d’arrêt, des noyades forcées allant jusqu’à provoquer une perte de connaissance, l’introduction d’une arme dans la bouche d’une femme pour mimer une exécution et le viol à plusieurs reprises de l’une d’elles.
Les personnes séquestrées auraient aussi été bâillonnées et entravées avec du ruban adhésif et des câbles de téléphone.
Les mis en cause déjà condamnés
Les deux hommes arrêtés, originaires l'un de l'Essonne et l'autre sans domicile fixe, s'étaient installés depuis un certain temps dans le quartier et nient l’intégralité des faits qui leur sont reprochés, a indiqué M. Gaudeul.
Le plus âgé, sorti de prison en novembre 2022, affiche dix condamnations à son casier judiciaire, notamment pour trafic de stupéfiants. Le second a été condamné une fois pour vol. Ils encourent tous les deux la réclusion criminelle à perpétuité.