SCANDALE - Une masse de documents édifiants, dont des photos du "charnier", ont été révélés ce vendredi, montrant comment, pendant des années, les corps ont été maltraités et les alertes ignorées au Centre du don des corps de Paris-Descartes.
Nouveau rebondissement dans le scandale du don des corps au Centre du don des corps (CDC), à Paris, rattaché à l’université Paris-Descartes (devenue, en janvier, "université de Paris" après sa fusion avec sa consœur Paris-Diderot). Révélé lors de la publication d'une enquête dans L'Express fin novembre 2019, cette affaire ressemble à un "puits sans fond" comme nous le confiait un membre du collectif de familles baptisé "Proches des victimes du charnier de Descartes".
Ce vendredi, la révélation de documents exhumés pour Radio France, fait l'effet d'une nouvelle déflagration à l'égard du plus grand centre anatomique de France, décrivant notamment la vétusté dudit centre, l’état de délabrement avancé de ces locaux inaugurés en 1953, le non-respect des corps des donneurs, la présence de rongeurs, la putréfaction des dépouilles. Et donc les conditions déplorables dans lesquelles ont travaillé pendant des années les préparateurs, c’est-à-dire les techniciens du centre démembrant les corps, au beau milieu du couloir.
Parmi ces documents, visibles en complément de leur enquête, qui auraient dû alerter les autorités, figure notamment le compte-rendu de la visite du médecin du travail qui découvre, en 2012, faisant suite "aux signalements suivants rapportés au directeur général des services [de l’université] : mise à disposition d’un sujet reconnu comme infecté au VIH à un chercheur ; agent en situation d’ébriété ; tabagisme récurrent, mégot retrouvé dans les viscères d’un sujet". En d'autres termes, des étudiants ou des médecins ont disséqué des corps infectés sans avoir été prévenus.
Trafics macabres
Selon les journalistes Anne Jouan et Elodie Guegen, un trafic de corps humains a même eu lieu. Des corps humains donnés à la science ont fait l'objet de trafics macabres. Certains techniciens de l’université Paris-Descartes auraient ainsi vendu sous le manteau des ossements humains à des collectionneurs de curiosités macabres. Des dépouilles qui auraient été "sorties" de l'université et transportées dans des voitures de particuliers. D'anciens techniciens de l'université qui affirment avoir vu des collègues vendre des crânes et des squelettes.
Toujours d'après ces nouvelles révélations, la plupart des responsables de l’université Paris-Descartes ont été alertés sur ces graves dysfonctionnements au sein du centre du don des corps dès 2011. Autant de révélations ajoutant à la peine de familles, celles et ceux qui restent. Une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris depuis fin novembre pour "atteinte à la dignité d’un cadavre". Cinquante familles, réunies au sein du collectif Proches des victimes du charnier de Descartes, ont porté plainte.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne