"Très perturbé", âgé de 18 ans, et déclinant plusieurs identités : qui est l'homme qui s'est retranché au musée de Saint-Raphaël ?

Publié le 24 octobre 2019 à 15h08, mis à jour le 24 octobre 2019 à 15h13
"Très perturbé", âgé de 18 ans, et déclinant plusieurs identités : qui est l'homme qui s'est retranché au musée de Saint-Raphaël ?

Source : DR

FAIT DIVERS - Un homme s'est retranché pendant plusieurs heures ce mercredi matin dans l'enceinte du musée archéologique de Saint-Raphaël dans le Var. L'individu a été finalement été interpellé peu avant midi par le Raid avant d'être hospitalisé d'office.

"Une ville tranquille où il ne se passe jamais rien... de ce genre en tout cas".  Selon les mots de certains habitants de Saint-Raphaël (Var), et plus particulièrement pour les riverains du musée archéologique, ce qu'il s'est passé ce mercredi matin est "l'événement de l'année". 

Car c'est dans ce musée aménagé dans l’église Sant Raféu, datant du XIIe siècle et situé rue de la Vieille-Église, que s'est retranché, ce mercredi matin et pendant plusieurs heures, un individu. Ce dernier a été interpellé par les policiers du Raid peu avant midi. "Totalement délirant", il a été interné.

7h45 : l'alerte

C'est vers 7h30 ce mercredi matin que l'intrusion a été remarquée. "Vers 7h45, une femme assurant l’entretien du musée archéologique de Saint-Raphaël a avisé la police nationale de la présence d’un homme à l’intérieur de l’établissement", indique la préfecture du Var à la mi-journée dans un communiqué. 

Inscriptions en langue arabe

Outre la présence de cet homme dans le musée, le témoin a indiqué aux forces de l'ordre avoir découvert "une inscription en langue arabe à connotation religieuse", toujours selon la préfecture. 

Par la suite, plusieurs inscriptions ont en effet été retrouvées sur place par les policiers après l'interpellation du suspect. Elles étaient en cours de traduction en fin de matinée. "Certaines n'étaient pas très claires", indique une source à LCI. 

Interpellé par le Raid

Retranché pendant environ quatre heures mercredi dans le musée, l'individu a été interpellé par des policiers d'élite vers 11h15.

Le suspect, qui a agi seul et n'était pas armé, a été interpellé "sans résistance et sans violence" dans les jardins du musée peu après 11 heures, par des hommes des unités d'élites du Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) de Marseille et Nice, a indiqué le sous-préfet de Draguignan, Eric de Wispelaere, au cours d'une conférence de presse à midi. "Ses motivations restent à rechercher, son identité également. Il a été placé en garde à vue, la phase judiciaire commence", a-t-il ajouté.

Plusieurs riverains contactés par notre rédaction ont confirmé que l'opération de police s'était déroulée dans le calme. "Nous avons vu la police dans la rue peu après 7 heures sans savoir ce qu'il se passait. On ne nous a rien dit. Mais comme tout le monde était calme, on ne s'est pas inquiétés", nous précisait vers 10 heures une voisine de ce musée au coeur du vieux Saint-Raphaël qui accueille environ 20.000 visiteurs par an.

Levée de doute

Au moment de son interpellation, l'individu n'était pas porteur d'arme. La police a procédé à la levée de doute en fouillant la totalité du musée. Après l'inspection du bâtiment par des services de déminage, aucun explosif n'a été découvert.

Outre les inscriptions, le maire de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, a indiqué que "quelques amphores datant de la période romaine ont été détruites" et que des papiers administratifs avaient été éparpillées.

Hospitalisé d'office

Le suspect a été placé en garde à vue. Mercredi après-midi,vers 14 heures, sa garde à vue a été levée et l'homme a été transféré en hôpital psychiatrique, un médecin psychiatre ayant "considéré que son discernement était aboli", a fait savoir le procureur de Draguignan, Patrice Camberou. 

"Nous sommes sûrs, grâce aux empreintes, que cet homme a 18 ans. Son identité reste elle à confirmer. Nous en avons actuellement huit à vérifier", souligne le magistrat. 

Selon plusieurs sources l'individu qui était "totalement délirant" au moment de l'intervention des forces de l'ordre aurait même  prétendu s'appeler "Aladin".

Les premières hypothèses laissent à penser que le jeune homme est un sans-abri qui aurait trouvé refuge dans le musée, avant de détériorer des oeuvres pour une raison qui reste à déterminer. "Des clés ont été retrouvées sur lui mais on ne sait pas à quoi elles correspondent", indique le procureur. 

"Allah est grand"

Joint par lCI , le procureur de la République de Draguignan précise que parmi les inscriptions retrouvées dans le musée et écrites en arabe, figurait "Allah est grand". "

 Une source policière avait indiqué à l'AFP mercredi matin que l'une d'elle signifiait "le musée va devenir un enfer", mais "rien n'est confirmé sur ce point", a précisé le procureur. "Je n'ai rien pour l'instant qui laisse penser que cette phrase était écrite quelque part. C'est plutôt, semble-t-il, une mauvaise traduction faite à l'arrivée de la personne chargée de faire le ménage dans le musée et qui parle l'arabe". 

Classement sans suite ou poursuites?

Le jeune homme dort depuis mercredi 23 octobre à l'hôpital psychiatrique de Toulon. Les médecins devront établir s'il peut, ou non, être entendu par les enquêteurs un jour après que des expertises ont été menées. 

S'il y a irresponsabilité pénale, il y aura classement sans suite. Si en revanche le suspect est accessible à une sanction, il sera jugé pour "intrusion dans un lieu public" et  dégradation de biens publics et d'œuvres d'art". 


La rédaction de TF1info

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