Tuerie de Chevaline : la Suisse prête à aider la France sur l'arme du crime

Publié le 25 juin 2018 à 16h56, mis à jour le 25 juin 2018 à 23h28
Tuerie de Chevaline : la Suisse prête à aider la France sur l'arme du crime

COOPÉRATION - Plus de cinq ans et demi après, la tuerie de Chevaline reste un mystère. Mais l’enquête autour du meurtre d'une famille britannique et d'un cycliste français va peut-être pouvoir progresser. La Suisse a accepté de collaborer avec la France afin d’identifier le propriétaire de l’arme du crime, selon une information de L’Express.

C’est un Luger P06 qui suscite beaucoup d’interrogations. Ce pistolet ayant jadis appartenu à des officiers helvétiques est au cœur de l’enquête sur la tuerie de Chevaline qui avait coûté la vie à trois membres d’une famille britannico-irakienne et à un cycliste français. Tous ont été abattus le 5 septembre 2012 sur une route de montagne avec la même arme, près du village haut-savoyard.

Selon L’Express, après plusieurs années de demandes françaises, la Suisse aurait enfin accepté de collaborer à l’enquête et donc d’ouvrir les fichiers recensant les propriétaires de ce type d’arme, un ancien pistolet d’ordonnance militaire qui a servi à l’armée suisse jusqu’en 1947. La justice helvétique a enfin accédé aux demandes de consultation des fichiers, permettant sans doute de faire progresser les investigations. "L'enquête a buté sur le fonctionnement fédéral de la Suisse", explique L’Express, citant une source proche du dossier. "Grâce à un travail commun plus efficace, il va être possible d'exploiter à fond la piste du Luger".

C’est notamment la piste des clubs de tir et des bourses aux armes qui intéressent les enquêteurs français. Car le Luger P06 est avant tout une arme de collectionneur, fabriquée à 45 814 exemplaires par la Waffenfabrik de Berne entre 1906 et 1929. "Le Luger utilisé à Chevaline pourrait appartenir à un ressortissant helvétique, à un Français qui l'aurait achetée là-bas ou qui s'entraînerait au tir en Suisse", explique un proche du dossier au journal.

La piste locale de plus en plus envisagée

Mais il ne semble pas pour autant certain que l’enquête fasse un bon en avant. Car bon nombre d’anciens officiers ont conservé leur arme à domicile sans qu’elle ne soit forcément recensée. Cette décision judiciaire est cependant un signe encourageant d’une éventuelle collaboration franco-suisse. Dès septembre prochain, les gendarmes français et leurs homologues de l’autre côté de la frontière devraient mettre sur pied une équipe commune d’enquête associant magistrats, enquêteurs, et autorités de différents pays afin de mener des investigations communes et coordonner les poursuites pénales. L’Express croit savoir néanmoins que la Confédération helvétique préférerait une commission rogatoire internationale afin d’agir elle-même sur son territoire au nom d’un juge français.

Le 5 septembre 2012, un mystérieux tueur a abattu Saad Al-Hilli, un ingénieur britannique d’origine irakienne alors en vacances en famille près du lac d’Annecy. Sa mère âgée de 74 ans ainsi que son épouse de 47 ans sont également tuées dans la BMW garée sur un chemin forestier. Les deux fillettes du couple, 4 et 7 ans, sont épargnées. En revanche, un cycliste, Sylvain Mollier, qui passait à proximité du lieu du drame, est également retrouvé mort. Rien n’a permis de faire avancer l’enquête ni d’établir un motif, toutes les pistes familiales ou professionnelles ayant été successivement écartées. "On travaille sur la piste locale", confie une source bien informée à L’Express.


La rédaction de TF1info

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