Au soir de l'élimination de l'équipe de France par la Suisse à l'Euro 2020, plusieurs internautes s'en étaient violemment pris à Kylian Mbappé, auteur du tir au but manqué.L'un d'eux avait traité l'attaquant de "sale nègre" qui "mérite de se prendre une centaine de coups de fouet".Six mois de prison ont été requis ce mercredi contre l'auteur du tweet.
Un tweet et des insultes racistes qui pourraient coûter cher. Ce mercredi, six mois de prison ont été requis contre Karim C., étudiant de 19 ans, jugé pour injure raciste envers Kylian Mbappé, provocation à la haine raciale et usurpation d'identité, fait savoir l'AFP.
Le 28 juin 2021, au soir de l'élimination de l'équipe de France à l'Euro, marquée par le tir au but manqué par Kylian Mbappé, cet internaute a fait partie, sur les réseaux sociaux, de la vague d'attaques haineuses à l'encontre du numéro 10 des Bleus. La plateforme Pharos avait été alertée dans les jours suivants pour des messages visant plusieurs joueurs de l'équipe de France et une enquête avait été ouverte.
Parmi eux, le tweet de cet étudiant publié sous pseudonyme, via un compte créé quelques semaines plus tôt et reprenant les codes des comptes d'extrême droite. "Ce sale nègre mérite de se prendre une centaine de coups de fouet et de se faire revendre en Libye", était-il écrit. Kylian Mbappé avait déposé plainte.
Des blagues racistes dans son téléphone et son ordinateur
Identifié comme l'auteur du message, Karim C., un jeune majeur qui vit toujours chez ses parents en région parisienne et au casier vierge, a été interpellé en avril 2022 et placé en garde à vue. Il a reconnu être l'auteur du tweet, mais affirmé qu'il avait "joué un rôle" en créant ce compte, en faisant des "copié-collés" de discussions privées avec des internautes d'extrême droite pour "non pas propager la haine, mais pour faire réagir". Ses téléphone et ordinateur ont toutefois révélé un certain nombre de blagues racistes avec ses amis, notamment en direction de personnes noires africaines.
En ce sens, sa stratégie de défense a été balayée par la procureure, qui l'a qualifiée de "perturbante". "Seul dans sa chambre, il regarde le match et avec son téléphone portable, il va se déchaîner avec des messages crus, racistes", a estimé le conseil de SOS Racisme, Guillaume Traynard, présent au procès. "Vous avez une affaire symptomatique de la caisse de résonance réseaux sociaux aujourd'hui, et de l'impunité supposée qui y règne." Le tribunal rendra sa décision le 8 septembre.
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