Un journaliste accuse des agents de la RATP d'agression : le parquet de Paris ouvre une enquête

par Christopher QUAREZ
Publié le 22 novembre 2017 à 12h20
Un journaliste accuse des agents de la RATP d'agression : le parquet de Paris ouvre une enquête

Source : JACK GUEZ / AFP

INVESTIGATIONS - Raphaël Godechot raconte dans les colonnes de Street Press avoir été étranglé par un agent de la RATP, vendredi 17 novembre, alors qu’il tentait de filmer le contrôle d’un autre voyageur "sans-papiers". Le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête. De son côté, la société de transport entend bien faire la lumière sur les faits.

"Je sens un bras qui serre violemment mon cou. Un contrôleur m’étrangle par derrière. Il est costaud. J’ai mal. Je ne peux plus respirer. Il essaye de me mettre au sol". Raphaël Godechot gardera une amère expérience de cette virée nocturne dans le métro parisien. Une agression dont ce journaliste indépendant a fait le récit dans les colonnes de Street Press.

Les faits se sont déroulés vendredi 17 novembre, à la station Denfert-Rochereau. Il est 22h lorsque Raphaël assiste par hasard au contrôle d'un homme qui "n'avait pas de papiers" par des agents de la RATP. Mais lorsqu'il décide de sortir son téléphone portable pour filmer la scène, il se retrouve très vite pris à partie par l'équipe de contrôleurs. D'abord, "une contrôleuse a essayé de me pousser en me tapant dans le bas du ventre", raconte-t-il. Et sa carte de presse qu'il arbore devant le personnel ne change rien à la situation. "J’ai alors senti une main qui tapait très fort sur ma main, mon portable a été projeté par terre". Les violences s'intensifie au point de se retrouver au sol. "Il (l'agent, ndlr) tirait encore sur mon manteau ce qui m'empêchait de respirer".

Une amende pour "trouble à la tranquillité" et 3 jours d'ITT

La scène a duré 20 longues minutes. Et résultat, Raphaël Godechot explique avoir été verbalisé pour "trouble à la tranquillité". Une amende de 110 euros. La victime a porté plainte dès le lendemain dans un commissariat de la banlieue parisienne et s'est fait prescrire trois jours d'interruption totale de travail (ITT).

Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête, a annoncé France Info. Une enquête qui a été confié à la brigade des réseaux ferrés, selon nos informations, confirmées de sources judicaires. Jointe par LCI, la RATP nous a indiqué qu'une enquête interne a également été ouverte et entend bien condamner les agissements, "si les faits sont avérés". Les quais du métro étant soumis à la vidéo-surveillance, la police devrait pouvoir analyser les bandes pour infirmer ou confirmer les dires du journaliste. En attendant, la société de transports "coopère avec la police" pour déterminer les circonstances de l'incident. Affaire à suivre.


Christopher QUAREZ

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