Une djihadiste revenue de Syrie et se disant "repentie" présentée devant les assises à Paris

par M.L (avec AFP)
Publié le 27 février 2023 à 10h47
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

Une djihadiste qui avait rallié les rangs de l'État islamique comparaît, à compter de ce lundi, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Elle a réalisé un premier départ en Syrie fin 2013, un second à l'été 2015 et plusieurs tentatives entre les deux.
Accusée d'association de malfaiteurs à caractère terroriste, la jeune femme affirme avoir remis en cause le groupe terroriste.

Après de multiples tentatives pour rallier la Syrie, parfois avec succès, elle se présente désormais comme une "repentie". Une djihadiste comparaît, à partir de ce lundi 27 février, devant la cour d'assises spéciale de Paris pour avoir rejoint les rangs du groupe État islamique. L'accusée de 32 ans doit répondre, pendant trois jours, à des allégations d'association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle entre 2013 et 2017, pour deux séjours en Syrie et en Irak, entrecoupés de tentatives répétées de rallier cette zone. 

Selon les déclarations de ses proches, Douha M. s'était rapidement radicalisée dans les mois précédant son premier départ. Passant des heures à regarder des vidéos sur Internet, elle décide d'arrêter ses études de sage-femme et part vivre chez ses grands-parents au Maroc. C'est de là, qu'elle entame, alors qu'elle n'a pas encore 23 ans, son premier périple vers la Syrie, à travers l'Espagne, la France et la Turquie. 

Camp d'entraînement pour femmes

Dans ce pays, elle rencontre son premier mari, un passeur, et pose comme condition à leur mariage de rejoindre la Syrie. Le couple séjournera environ deux mois, à partir de novembre 2013, à Atma, ville syrienne proche de la frontière turque. Pendant l'instruction, Douha M. dit être partie pour des raisons "humanitaires", bien qu'elle reconnaisse aussi avoir voulu intégrer un camp d'entraînement pour femmes. 

Ce premier séjour est écourté par une grossesse compliquée. Après quelques semaines en Turquie, la jeune femme rentre en France au printemps 2014, où elle accouche d'un garçon qui meurt le lendemain. Ensuite, pendant une année, Douha M. tente, à plusieurs reprises, de regagner la Syrie, depuis la France, la Mauritanie, le Maroc ou la Macédoine, mais elle est à chaque fois refoulée par les autorités turques. 

Elle parviendra finalement à passer en Syrie à l'été 2015, avec son nouveau mari tunisien et le fils de ce dernier, âgé de quelques mois, grâce à la carte d'identité dérobée à sa mère et aux bijoux volés à sa belle-mère pour financer le voyage. Selon les investigations, pendant que son mari combat au sein du groupe État islamique (EI), Douha M. exerce une activité de sage-femme, en Irak et en Syrie. Elle donne naissance à une fille, en septembre 2016, à Raqqa. 

"Pas de danger pour la société"

Puis, elle quitte l'EI fin 2016 et rejoint une ville sous contrôle de l'Armée syrienne libre (ASL) avant de passer en Turquie en mars 2017, où elle est arrêtée. Après plusieurs mois en centre de rétention, elle a été expulsée vers la France. Douha M. a expliqué sa fuite par sa remise en cause de "Daech" (acronyme de l'EI, en arabe), une "secte" de "tyrans". "Ces trois jours de procès vont permettre de décrypter les véritables ressorts de son parcours et de démontrer, qu'à l'heure actuelle, elle ne représente pas de danger pour la société", affirme son avocat, Me Joseph Hazan.

La jeune femme avait récemment tenté de fuir la détention : le 14 novembre 2021 au petit matin, elle était parvenue à s'extirper de sa cellule de la maison d'arrêt de Fresnes où elle avait creusé un trou à l'aide d'une cuillère et d'un couteau, avant d'être finalement appréhendée par le personnel de la prison. Si une procédure judiciaire distincte est en cours à sujet, il est certain que cet acte rocambolesque planera sur les débats. Pour l'accusation, il montre sa "détermination" intacte, quatre ans après son expulsion de Turquie avec son enfant et son incarcération en France, tandis que sa défense explique cet acte par les refus répétés de la justice de lui accorder une remise en liberté avant son procès. 

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Après Douha M., la cour d'assises spéciale jugera, jeudi et vendredi, une autre "revenante" de 32 ans : Amandine L., qui a séjourné plus de cinq ans en zone irako-syrienne. Elle avait vécu dans les camps de Roj et d'Aïn Issa sous le contrôle des forces kurdes, avant d'être expulsée vers la France avec d'autres femmes fin 2019. 


M.L (avec AFP)

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