"FRDETER" : enquête ouverte sur les boucles de discussions de ce groupe d'extrême droite

par Marius BOCQUET avec AFP
Publié le 7 avril 2023 à 17h56

Source : Sujet TF1 Info

Une enquête a été ouverte jeudi sur les boucles de discussion Telegram du groupe d'extrême droite "FRDETER".
Des nationalistes y échangeaient des propos racistes et des appels à la violence.
La chaîne a été fermée par Telegram, a assuré vendredi le ministère de l'Intérieur.

Une enquête a été ouverte jeudi sur des boucles de discussion Telegram utilisées par le groupe d'extrême droite "FRDETER" qui y échangeait des propos racistes et des appels à la violence, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête et le parquet de Paris. L'enquête a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), a ajouté le parquet. 

Elle a été ouverte pour "apologie du terrorisme, menaces de mort ou autres crimes, incitation à la haine ou à la violence notamment", a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête. Selon une autre source proche du dossier, c'est la Sous-direction antiterroriste (Sdat) qui a été saisie pour la DCPJ.

Plusieurs centaines de comptes

Lundi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait dit travailler "aux suites judiciaires à donner" concernant ces groupes de discussion utilisés par le "groupe nationaliste français Deter" (déterminés, ndlr) sur la messagerie cryptée Telegram. Parallèlement, un signalement, via la plateforme Pharos, avait été adressé à Telegram pour obtenir la fermeture des boucles. Depuis, la chaîne a été "fermée par Telegram", a assuré vendredi le ministère de l'Intérieur.

L'avocat Nabil Boudi a, de son côté, indiqué à l'AFP avoir déposé une plainte contre X vendredi au Parquet national antiterroriste (Pnat) pour "association de malfaiteurs à caractère terroriste, divulgation de données personnelles d'un individu dans le but de lui nuire et provocation directe à la commission d'actes de terrorisme". Cette plainte collective a été déposée au nom de neuf personnes, dont des personnalités politiques, a précisé l'avocat. Sollicité, le Pnat a indiqué ne pas l'avoir encore reçue.

Ces groupes Telegram, sous surveillance depuis "fin 2022", comptaient "plusieurs centaines de comptes", a détaillé à l'AFP une source policière. Parmi ses utilisateurs, "certains profils étaient déjà connus des services de renseignement". L'existence de ces boucles a été révélée sur Twitter par le compte Tajmaât, qui se présente comme une "plateforme collaborative pour les Maghrébins". Elle a diffusé plusieurs captures d'écran des conversations où les utilisateurs échangent des propos racistes et des appels à des actions violentes. 

Selon cette source, ces boucles ont servi "de plateformes d'échange d'idées identitaires pour permettre aux sympathisants de ces idéologies de se retrouver par région". Ensuite, "des profils plus violents et extrémistes sont apparus", suscitant "d'ailleurs parfois la désapprobation d'anciens membres". Parmi les utilisateurs, certains se présentaient comme militaires ou policiers, "mais cela reste à démontrer, car beaucoup de ces comptes n'ont pas encore été identifiés", a-t-elle ajouté.


Marius BOCQUET avec AFP

Tout
TF1 Info