L'influenceur et ex-candidat de téléréalité est dans la tourmente : la justice ouvre une enquête sur la gestion de son association humanitaire "Pour nos enfants".Une plainte pour abus de confiance aggravé a été déposée par la vice-présidente de cette association, qui accusé Dylan Thiry d'avoir versé sur son propre compte l'argent récolté via des cagnottes.Le jeune homme est aussi inquiété dans plusieurs autres dossiers.
Depuis plusieurs années déjà, des internautes accusaient l'influenceur Dylan Thiry d'avoir détourné de l'argent de collectes en ligne prétendument dédiées à des enfants dans le besoin. Son association humanitaire se retrouve désormais dans le viseur de la justice : une enquête a été ouverte sur sa gestion, a indiqué jeudi 11 mai le parquet de Paris, sollicité par l'AFP. Ces investigations, confiées cette semaine à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), font notamment suite à une plainte pour abus de confiance aggravé.
Celle-ci a été déposée en janvier par la vice-présidente et trésorière de cette association nommée "Pour nos enfants", qui se présente comme un "média" ayant "pour but d'informer et d'alarmer sur les situations critiques des enfants à travers le monde", suivi par plus de 199.000 abonnés sur Instagram.
Des centaines de milliers d'euros de dons détournés ?
Sandra D. reproche à Dylan Thiry, un influenceur de nationalité luxembourgeois de 28 ans qui s'est fait connaître dans des émissions de téléréalité et qui réside désormais à Dubaï, d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers d'euros de dons humanitaires à son profit personnel. Sa plainte, dont l'AFP a eu connaissance, cite en particulier deux cagnottes en ligne pour récolter des fonds : en février 2022, une cagnotte à destination de Madagascar clôture à plus de 158.000 euros ; en octobre 2022, une autre récolte plus de 95.600 euros.
D'après la plaignante, Dylan Thiry aurait poussé pour que les transactions financières soient effectuées avec son RIB personnel et n'aurait pas fourni d'éléments justificatifs de dépense. Selon Le Parisien, le collectif d’aide aux victimes d’influenceurs AVI avait, lui aussi, porté plainte contre lui, également pour des soupçons liés à ces cagnottes humanitaires. Au total, ce sont cinq plaintes contre X visant Dylan Thiry et son association, pour abus de confiance aggravée et détournement de fonds, qui ont été déposées, d'après Libération.
Soupçons de trafic d'enfants
Ce n'est pas la première polémique qu'essuie l'influenceur. Deux députés ont annoncé le 26 avril avoir signalé au parquet de Paris "une situation s'apparentant à du trafic d'enfant", demandant à ce que "la justice enquête et détermine s’il y a lieu à engager des poursuites". Ces soupçons ont notamment émergé de vidéos publiées par le rappeur Booba, qui s'est lancé dans une croisade contre des influenceurs qu'il appelle les "influvoleurs". Accusant Dylan Thiry de proxénétisme et de promotion de trafic d'enfants, il a publié plusieurs enregistrements sonores attribués à l'influenceur, qui évoque entre autres des projets d'adoption obscurs à Madagascar.
"Dans ces notes vocales, Dylan Thiry indique souhaiter une tierce personne à 'adopter' un enfant à travers un acte manifestement illégal, et en échange d'une contrepartie économique", signalent Stéphane Vojetta, député Renaissance des Français de l'étranger, et Arthur Delaporte, député PS du Calvados. Selon le parquet de Paris, l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a été saisi pour procéder à des vérifications sur le cadre procédural de ces signalements.
"Un jour je m'exprimerai sans tabou par rapport à ces notes vocales" qui sont "sorties de leur contexte", s'est défendu Dylan Thiry dans une vidéo postée lundi sur Instagram. "Tout ce qui se dit sur moi, bien évidemment, tout est faux", a-t-il assuré à ses plus de 1,6 million d'abonnés. "Je vais me déconnecter des réseaux sociaux (...) à la demande particulière de ma mère, qui vit très mal tout ce qui se dit sur moi", a-t-il poursuivi, assurant avoir voulu, avec les cagnottes notamment, "aider les gens les plus démunis".
D'après Le Parisien, l'ancienne vice-présidente de l'association humanitaire a aussi porté plainte contre lui pour "menaces" et "violation de la vie privée". Après la diffusion des enregistrements par Booba, l'influenceur l'a accusée de l'avoir trahi. La vice-présidente "a agi en véritable lanceur d'alerte dans un secteur de l'influence gangrené" et subit aujourd'hui "des intimidations", a affirmé son avocat Tom Michel dans un communiqué. L'accusé "agit en toute impunité depuis plusieurs années en se pensant à l’abri des juridictions françaises, en raison de résidence dubaïote et de sa nationalité luxembourgeoise", a-t-il déploré auprès de Libération, assurant que des "procédures seront ensuite conduites en Belgique, au Luxembourg, et à Dubaï".
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