Union nationale ou pas ? Ce que les responsables politiques répondent à Hollande

Publié le 15 novembre 2015 à 20h30
Union nationale ou pas ? Ce que les responsables politiques répondent à Hollande

TERRORISME – François Hollande a reçu dimanche les leaders des grands partis politiques français pour entendre leurs propositions sur l'après-attentats du 13 novembre. Il s'exprimera lundi devant le Congrès, à Versailles. Deux positions s'affirment : celle des tenants de l'unité nationale derrière le gouvernement, et les voix discordantes, comme celle de Nicolas Sarkozy.

François Hollande avait promis d'entendre l'opposition. Dimanche, moins de deux jours après les attentats meurtriers de Paris, c'était chose faite : le chef de l'Etat avait reçu l'ensemble des leaders politiques, avant de s'exprimer lundi devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles.
Un constat : l'unité, réclamée par Manuel Valls, n'est plus un principe sacré, même au coeur d'un tel drame national.

► Les tenants de l'unité nationale

Derrière François Hollande, certains membres de l'opposition ont affirmé haut et fort la priorité de l'unité nationale. C'est le cas du maire de Bordeaux Alain Juppé (LR), qui l'a précisé sans ambages ce dimanche : "Seule une France rassemblée, unie, soudée peut gagner", a-t-il écrit. "Des Français rassemblés, unis, soudés autour des autorités qui sont aujourd'hui en charge des destinées de notre pays […] Je leur ai apporté mon soutien, sans hésitation et sans nuance." Une position moins diplomatique avait été exprimée la veille par l'un de ses proches, le député Benoist Apparu, visiblement courroucé par les critiques émises dans son propre camp, à peine quelques heures après le drame. "Merci aux imbéciles qui tentent de récupérer politiquement ces horreurs ou qui demandent des démissions de se taire !", avait-il lancé sur Twitter. Autre tenant de l'unité nationale – ce qui est logique, puisqu'il est le deuxième personnage de l'Etat – le président LR du Sénat Gérard Larcher, qui a assuré l'exécutif d'un soutien "sans faille".

Bons élèves également, les élus centristes Jean-Christophe Lagarde (UDI), Jean-Michel Baylet (PRG) et François Bayrou (Modem) ont suggéré au président des solutions pour relayer les militaires, dont la création d'une "garde nationale" composée de "citoyens".

► Les voix divergentes

A droite, toutefois, de nombreuses voix n'hésitaient pas, dimanche, à critiquer la stratégie de François Hollande, tant sur le plan de la sécurité intérieure que de la stratégie en Syrie. Illustration avec le patron des Républicains. Interrogé sur TF1 après son entrevue avec le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a bien défendu le principe de "l'unité nationale"… Avant de lancer un ultimatum. "Si le président retient les mesures que nous proposons pour garantir la sécurité des Français, alors notre devoir sera de les voter. J'espère que nous pourrons trouver un accord", a-t-il affirmé. Les mesures préconisées par l'ancien Président : l'assignation à résidence des "11.500 personnes sur fichiers S" (radicalisés), avec bracelet électronique le temps "d'évaluer leur dangerosité" ; la mise en place de "centres de radicalisation", la présomption de djihadisme pour ceux qui consultent des sites djihadistes sur Internet, l'expulsion des imams radicaux ou encore l'incarcération des individus de retour de Syrie.

Plusieurs responsables de droite avaient précédemment formulé des critiques sur la politique extérieure de François Hollande, à l'instar du député Thierry Mariani (LR), critiquant l'alliance avec l'Arabie saoudite et l'éloignement vis-à-vis de la Russie. A l'extrême droite, Marine Le Pen a rappelé, après son entrevue avec le chef de l'Etat, les revendications du FN : "rétablissements des moyens de la police et des douanes", "désarmement des banlieues", démantèlement des "structures soutenant le fondamentalisme salafiste". "Un certain nombre de propositions seront probablement mises en œuvre", a estimé la présidente du FN. Qui avait manifestement choisi, ce dimanche, de modérer ses critiques à l'encontre de l'exécutif.

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Vincent MICHELON

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