Un garçon et une fille sont jugés depuis ce lundi par le tribunal pour enfants de Pontoise.Ils sont soupçonnés d'avoir assassiné une camarade de classe, en mars 2021 à Argenteuil.Alisha, 14 ans, est morte noyée dans la Seine, après avoir été frappée.
Du harcèlement, du "revenge porn", des coups, puis la mort, par noyade. "L'affaire Alisha", survenue l'année dernière, au début du printemps, a bouleversé les esprits.
L'adolescente de 14 ans est morte, le 8 mars 2021, date de la journée de la femme, après avoir été violemment frappée par deux de ses camarades, qui la harcelaient depuis la diffusion sur Snapchat de photos d'elle en sous-vêtements quelques jours plus tôt.
Depuis ce lundi matin, deux adolescents sont jugés devant le tribunal pour enfants de Pontoise pour cet assassinat. Le procès se tient à huis clos.
La préméditation a été retenue. Les deux adolescents sont donc jugés pour assassinat, une qualification rarissime pour des mineurs de moins de 16 ans. #Alisha — Thibault Malandrin (@tibomalandrin) April 4, 2022
Les parents de la victime venus avec l'un de leurs enfants
Les parents de la victime se sont présentés au tribunal peu avant 10 heures, main dans la main, accompagnés de l'un de leurs enfants. La mère a apporté un imposant portrait de sa fille au visage enfantin et cheveux de jais. Sur la photo, la jeune adolescente est vêtue d'un pull vert et porte des lunettes fines.
Le procès des deux adolescents soupçonnés du meurtre d'Alisha en mars 2021 à Argenteuil s'ouvre devant le tribunal pour enfants de Pontoise statuant en matière criminelle. Les parents et le frère d'Alisha sont venus avec une photo de l'adolescente de 14 ans. Cc @TF1Info pic.twitter.com/Ss6JRdrnjt — Thibault Malandrin (@tibomalandrin) April 4, 2022
Le 8 mars 2021, Alisha avait retrouvé une fille de sa classe avec qui elle avait rendez-vous au pied des piliers du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations. Peu après son arrivée, un garçon s'était approché d'elle et lui "aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les cheveux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol".
Cherchant à "faire disparaître les traces des violences qu’ils avaient commises", les deux mineurs accusés ont alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine. Ils sont ensuite repartis au domicile de la maman du garçon, lui, couvert de sang et ont rapporté les faits à sa mère. C'est elle qui composera le 17.
Les deux adolescents se changent ensuite et "ne montrent pas d'expression de panique", selon l'enquête. Ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris pour y manger, avant d'aller chez un ami qui ne sera pas mis au courant du drame.
Au départ, les trois adolescents avaient sympathisé
Quand ils s'étaient rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre-ville d'Argenteuil, les trois adolescents avaient vite sympathisé. Puis leurs relations se sont dégradées, entre amourettes et "futilités" adolescentes, selon le parquet.
En février 2021, Alisha se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat. À cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles et la colère du jeune homme, qui ruminait l'affront d'une insulte à l'encontre de son père décédé. Les choses se sont envenimées au point que l'établissement a exclu les deux mineurs pour le harcèlement de la victime.
Le procès doit durer quatre jours et les accusés, un garçon et une fille âgés de 15 ans à l'époque des faits, encourent jusqu'à vingt ans de prison.
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