Gérald Darmanin a indiqué que le nombre de clandestins interpellés à la frontière italienne a doublé cette année par rapport à 2022.À Briançon, ce sont "50 à 60 personnes par jour", qui sont stoppées.Reportage de TF1 des deux côtés des Alpes.
À Briançon (Hautes-Alpes), l'association Refuges solidaires est débordée par l'arrivée personnes qui traversent clandestinement la frontière italienne. Son centre ne dispose que de 65 places, pour 300 personnes qui auraient besoin d'être logées. Mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que l'arrivée de migrants par les Alpes a doublé cette année par rapport à la même période en 2022, alors qu'environ 8500 personnes sont arrivées sur l'île italienne de Lampedusa cette semaine.
"Ça s’est amplifié cet été, confirme le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police des Hautes-Alpes Vincent Guillermin. Mes collègues, les policiers avec les gendarmes interceptent 50 à 60 personnes par jour. Du jamais vu." La situation inquiète l'administrateur de Refuges solidaires, Jean Gaboriau : "Les arrivées de migrants à Lampedusa vont forcément impacter les arrivées à Briançon. On n’est pas capables ici de gérer une crise migratoire majeure. Ça dépasse nos capacités."
Côté italien, les exilés attendent la nuit pour passer par les montagnes
À la frontière, des mineurs se présentent spontanément à la police parce qu'ils savent qu'ils vont être placés sous la protection des autorités. Les autres attendent la tombée de la nuit à Clavière, village de l'autre côté de la frontière, pour tenter de passer par les massifs montagneux pour ne pas être repérés. "Ça fait trois jours que je suis là. J’ai essayé de passer hier, la police française m’a attrapé. Aujourd’hui je suis là encore, je vais essayer d’entrer en France", témoigne l'un d'eux au micro de TF1.
Ceux qui arrivent jusqu'à Briançon n'y restent généralement que quelques jours. Un jeune de 16 ans, arrivé par Lampedusa après deux ans de périple depuis la Côte d'Ivoire, dit ainsi vouloir prendre un train pour Paris. "Puisqu’on devait éviter la police, on a pris des risques pour arriver ici. Au moins ici je vais mieux m’intégrer, faire une formation", déclare-t-il.
Gérald Darmanin a annoncé lors d'une visite à Menton (Alpes-Maritimes) des renforts dans la lutte contre l'immigration clandestine. Les unités de forces mobiles, policiers ou gendarmes, passeront de deux à quatre, pour atteindre un total de plus de 200 personnes. Les militaires affectés à la reconnaissance nocturne en montagne passeront eux de 60 à 120, et les effectifs douaniers seront aussi doublés.
Ce samedi après-midi, le ministre de l'Intérieur devait s'entretenir par téléphone avec ses homologues italien et allemand, ainsi que la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne et la commissaire de l'UE aux Affaires intérieures.
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