VIDÉO - "Je suis abasourdi" : un ancien collègue du "Grêlé" témoigne sur LCI

Publié le 1 octobre 2021 à 13h18

Source : TF1 Info

TÉMOIGNAGE - Denis Jacob est l'ancien responsable syndical de François Vérove, l'ex-policier qui s'est donné la mort mercredi après avoir reconnu dans une lettre être l'auteur de plusieurs crimes et viols commis à la fin du siècle dernier. Il témoigne sur LCI.

Après 35 ans d'enquête, le cold case prend fin. Mercredi, François Verove, un ancien militaire devenu policier s'est suicidé dans le Gard, à l'âge de 59 ans. Dans une lettre retrouvée sur place, il révèle "être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables", dont au moins six viols et quatre meurtres, entre 1983 et au moins 1994. L'analyse post-mortem a confirmé qu'il s'agit bien du "Grêlé", le surnom qui lui était donné en raison des traces d'acné visibles sur son visage.

Une nouvelle qui "abasourdit" Denis Jacob, ancien collègue de François Verove. "Les mots me manquent, je suis particulièrement choqué", témoigne sur LCI celui qui est désormais secrétaire national du syndicat Alternative Police. "J'ai côtoyé François pendant cinq ans dans le département des Hauts-de-Seine. Il était délégué syndical au sein des compagnies motocyclistes de la police nationale, j'étais chargé syndicalement de la gestion de ce département. Je le voyais pratiquement quotidiennement."

Jamais personne n'a vu le moindre signe de quelqu'un qui avait pu commettre ces crimes
Denis Jacob

Denis Jacob décrit le tueur en série comme "particulièrement gentil, ni violent ni agressif", mais "très tourmenté". "Il a eu une période très compliquée entre 1995 et 1999. Il était déprimé. Il a été en arrêt maladie de nombreux mois", indique-t-il. "Aujourd'hui, avec le recul, je me pose beaucoup de questions : son état psychique et psychologique de l'époque était-il en lien avec les actes horribles ? Était-ce son état qui l'a poussé à commettre ces actes ou est-ce que ces actes, peut-être par remords, l'ont conduit dans cet état ?"

Le secrétaire national du syndicat Alternative Police assure qu'il ne s'est "jamais" douté que celui qui était alors son collègue pouvait, dans le même temps, être l'auteur de tous ces crimes. "Jamais rien n'a laissé penser que François avait pu commettre ces crimes", indique-t-il. "C'était un collègue, un pote professionnel. Jamais personne n'a pu voir le moindre signe, le moindre comportement, de quelqu'un qui avait pu commettre ces crimes."

Aujourd'hui, lorsque Denis Jacob regarde le portrait-robot diffusé à l'époque, il ne reconnaît pas son ancien collègue. "Non seulement je ne le reconnais pas, mais je n'ai pas souvenir de quelqu'un qui avait un visage piqué par l'acné", se remémore-t-il. "Qui aurait pu croire un seul instant que quelqu'un qui était une personne normale, comme n'importe qui, que j'ai côtoyé, qui était policier, ait pu réaliser ces actes ? Je suis abasourdi, stupéfait de ce que j'ai appris."


Idèr NABILI

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