Attaque au couteau à Annecy : le suspect "très agité" pendant sa garde à vue

Quatre minutes d'une violence extrême et une séquence qui a été filmée et largement vue et relayée depuis. Jeudi matin à 9 h 41, un homme muni d'un couteau à la main a poignardé quatre très jeunes enfants et deux adultes dans un parc d'Annecy (Haute-Savoie). 

Interpellé à 9 h 45, ce Syrien âgé de 31 ans et prénommé Abdelmassih H. a été placé en garde à vue peu après dans les locaux du commissariat de la ville. Depuis, son comportement interroge les enquêteurs. Le trentenaire s'est montré en effet "très agité" au cours des interrogatoires, précise à LCI-TF1 une source proche du dossier livrant à notre rédaction plusieurs éléments troublants sur son comportement. 

Le trentenaire n'est en effet pas dans un état jugé "normal, cohérent" par les enquêteurs qui l'ont côtoyé depuis les faits. Il tombe souvent de son propre chef de sa chaise et se roule par terre. Il prononce quelques phrases incohérentes en anglais. Parmi les mots qu'il a prononcé : "Kill me ! Kill me !" ("Tuez-moi ! Tuez-moi !", ndlr). Le peu de dialogue qui s'installe avec les enquêteurs de la police judiciaire de Lyon est chaotique, nous apprend-on. 

Jeudi pourtant, un médecin psychiatre a vu Abdelmassih H. et a considéré que l'état de santé du mis en cause était jugé compatible avec la mesure de garde à vue. 

Alors que les propos du suspect sont incohérents et fournissent pour l'heure très peu d'informations, les policiers cherchent à retrouver des éléments, notamment sur son environnement et sur ce qu'il a pu faire avant de s'en prendre aux victimes. 

Selon nos informations, Abdelmassih H. avait abandonné son sac à dos et son téléphone portable avant de passer à l'acte. "Tout ce que font les terroristes d'habitude... lui ne le fait pas", glisse une source à notre rédaction. Dans le sac du suspect, des textes religieux chrétiens ont été retrouvés. Il avait également accroché à son cou une croix en pendentif. Dans ses poches, des images pieuses ont été retrouvées. 

L'exploitation de son téléphone est en cours. Les policiers cherchent notamment à retracer son parcours, à savoir quels sites il a pu consulter, et les personnes avec lesquelles il aurait pu être en contact. 

Le mobile du suspect est-il en lien avec le refus de sa demande d'asile déposée en France en novembre 2022 ? Les enquêteurs étudient cette piste. Car, selon nos informations, le dimanche 4 juin, Abdelmassih H. s'est connecté à un site avec un identifiant et un mot de passe propre à son dossier pour être informé de sa situation et a appris que les autorités avaient répondu par la négative à sa requête. Interrogé sur le lien entre le refus de la demande d'asile et le passage à l'acte de l'agresseur quatre jours plus tard, Gérald Darmanin a évoqué une "coïncidence troublante" au 20H de TF1.

On sait également que ce même 4 juin, Abdelmassih H. a été contrôlé par la police alors qu'il se lavait dans le lac d'Annecy. "Une main courante a été faite et il n'y avait rien à lui reprocher particulièrement", a expliqué le ministre.

Un peu plus de 24 heures après les faits, le parquet national antiterroriste est "toujours en évaluation des investigations", indique-t-il à TF1info ce vendredi matin. Il ne s'est pour l'instant pas saisi de ces faits qui restent donc pour le moment entre les mais du parquet d'Annecy. Ce dernier a annoncé en fin de matinée que la garde à vue du suspect avait été renouvelée.