VIDÉO - "Ça a tout traversé" : brûlé par du phosphore ramassé sur une plage du Débarquement, il témoigne

Léa Tintillier | Reportage TF1 Guillaume Thorel, Xavier Thoby, Irvine Blonz
Publié le 8 novembre 2022 à 17h13

Source : JT 13h Semaine

La semaine dernière, un promeneur s’est brulé en ramassant ce qu’il pensait être une pierre sur une plage du Débarquement.
Il s’agissait en fait d'une munition au phosphore de la Seconde Guerre mondiale.
Le Normand raconte sa mésaventure à TF1.

Blessé, Benoît Mabire a encore du mal à réaliser. La semaine dernière, lors d’une balade en famille sur une plage du Débarquement, il ramasse ce qu’il pense être une pierre et la place dans sa veste. Il ne sait pas encore qu'il s'agit en fait de phosphore. Quelques minutes plus tard, sa poche prend feu. "Voilà la veste dans laquelle j’avais mon gant et ma pierre. Ça a tout traversé. Ça sent la poudre à canon quand vous sentez. Si je n’avais pas eu le réflexe d’enlever ma veste plus tôt, je cramais, je m’enflammais", témoigne-t-il, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

Benoît enlève vite sa veste et s’en tire avec des brûlures au second degré sur la cuisse et les doigts. "C’est comme le bout d’une allumette. C’est comme si j’avais un morceau de feu d’artifice qui s’enflammait dans ma poche", poursuit-il. 

Sept siècles pour déminer les bombes de la Seconde Guerre

Sur les plages du débarquement, il n’est pas rare de retrouver des vestiges de la guerre. Le phosphore est très dangereux. Une fois sec, il peut s’enflammer à n’importe quel moment au simple contact de l’air. Cela aurait pu être beaucoup plus grave. Et sur cette plage fréquentée, les promeneurs sont choqués. "Je suis très étonné de trouver du phosphore sur cette plage, dans cette région", affirme l’un d’eux face aux caméras de TF1. "On ne peut pas contrôler ce que tout le monde fait. On ne peut pas interdire aux gens de se promener non plus", estime une jeune femme. "Avec mon petit garçon, forcément, on aime ramasser les coquillages mais on va faire plus attention, on n’a pas envie de se blesser en ramassant quelque chose qui au final était dangereux", ajoute une mère de famille. 

Chaque année, 700 munitions et engins explosifs sont neutralisés par les plongeurs démineurs de la Manche. La Marine nationale rappelle qu’il est interdit par la loi de transporter ou de conserver ces engins à domicile. "La marche à suivre, c’est surtout de ne pas toucher cet objet, de ne pas essayer de le déplacer, mais de tout de suite appeler les autorités compétentes, donc faire le 17 pour prévenir la police ou la gendarmerie", explique le lieutenant de vaisseau Thomas. Selon les estimations, il faudrait près de sept siècles pour déminer l’ensemble des bombes de la Seconde Guerre mondiale en France. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Guillaume Thorel, Xavier Thoby, Irvine Blonz

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