TÉMOIGNAGE - Le bébé prématuré, âgé de trois mois, aurait dû être transféré pour une opération urgente des yeux. Mais ne disposant pas encore de carte d'identité, il a dû subir un long voyage par la route. Ses parents ont raconté ce moment éprouvant à TF1.
Ils n'en reviennent toujours pas. Les parents du petit Léon viennent d'éprouver les effets négatifs de la rigidité administrative, difficile à admettre lorsqu'il est question d'un enfant prématuré âgé de trois mois. Le petit Léon, grand prématuré qui devait subir une opération d'urgence à Paris, n'a pas pu embarquer pour un vol sanitaire depuis Nice, faute d'une carte d'identité à son nom. En conséquence, il a dû effectuer le voyage - bien plus long - par la route, lundi 8 novembre.
"L’hôpital avait décidé, avec l’accord de la compagnie Air France, de faire un vol sanitaire", explique le jeune papa, Nicolas Lejeune. "Nous on ne savait même pas que ça existait", rappelle-t-il à TF1 : "Air France enlève des sièges à l’arrière de ses avions, et emmène des enfants. C’est dans un cadre très strict, c'est-à-dire qu’on arrive avec une ambulance au pied de l’avion, et on repart avec une autre ambulance une fois l’avion arrivé à Paris”.
Une opération urgente des yeux
"Extrême prématuré", raconte sa maman, "Léon est né le 27 juillet dernier à 24 semaines de grossesse, il pesait 530 grammes". En trois mois d'attention de tous les instants, ses parents n'ont guère eu le temps de penser à établir une carte d'identité à son nom, ni même à imaginer qu'elle lui serait nécessaire. "C’est quelque chose qui a été demandé par l’hôpital pour la santé de Léon", s'étonne Vanina Martinez, "donc à partir de ce moment-là, pourquoi ça bloque ?" L'enfant devait subir à Paris une opération urgente des yeux, ce qui avait motivé l'hôpital de Nice à demander un vol sanitaire.
En gros, le transfert aurait été annulé pour dégradation de la santé de l’enfant
Vanina Martinez, mère du petit Léon
Air France se défend désormais, explique la jeune femme, en estimant que "le transfert aurait été annulé pour dégradation de la santé de l’enfant". Mais selon les parents de Léon, ce n'est pas ce qui leur avait été d'abord opposé : la compagnie voulait une carte d'identité en bonne et due forme, estimant que l'acte de naissance qu'ils présentaient était insuffisant. L'hôpital avait coupé court au blocage administratif, en organisant d'urgence un transfert en ambulance par route : dix heures de voyage éprouvantes, au lieu d'une heure trente par la voie aérienne.
Si les parents de Léon ne veulent pas se poser en victime, ils veulent avant tout éviter qu’une telle mésaventure arrive à d’autres parents. "Ça pourrait être bien d’avoir une réflexion pour assouplir ces règles", suggère Nicolas Lejeune, car "elles sont trop dures compte tenu de la situation, qui est celle d'une urgence, où on a besoin de facilité”. Désormais dans un état stable, Léon sera opéré mardi prochain, sous anesthésie générale. "Et on croise les doigts", conclut sa maman.