Mardi 13 décembre, une femme âgée de 24 ans a été frappée par son ex-compagnon à Blois (Loir-et-Cher), la laissant dans le coma.Deux heures avant les faits, elle s'était rendue au commissariat pour porter plainte avant d'être été invitée à se représenter le lendemain.Ce dernier a été suspendu à titre conservatoire.
Huit jours après les violences, le pronostic vital de Chloé est toujours engagé. Mardi 13 septembre, cette jeune femme se 24 ans a été tabassée par son ancien compagnon. Vers 19H, elle a été retrouvée inconsciente dans son hall d'immeuble et hospitalisée.
Ce drame aurait-il pu être évité ? Peut-être, car deux heures avant les faits, Chloé s'était présentée au commissariat de Blois pour déposer plainte contre celui qui allait la lyncher. Le policier qui l'a reçue lui a alors demandé de revenir le lendemain pour faire sa démarche. Elle n'en aura pas l'opportunité. TF1info revient sur cette affaire.
13 décembre à 17H, Chloé se rend au commissariat
Le mardi 13 décembre à 17H, Chloé, manager chez Domino's Pizza à Blois, se rend au commissariat de police pour porter plainte contre son ex-compagnon. Le policier qui la reçoit l'invite alors à se représenter le lendemain pour effectuer la démarche.
Selon un proche de Chloé qu'a pu joindre LCI-TF1, Chloé était au téléphone avec sa maman quand elle s'est rendue au commissariat. Celle-ci aurait entendu la conversation entre la jeune femme et le fonctionnaire de police et même conversé avec lui. "Le policier a refusé de prendre la plainte, expliquant que Chloé n'avait pas déposé de main courante et que ça n'était plus possible à cette heure. Chloé a passé son téléphone au policier, à l'autre bout sa mère l'a supplié de prendre sa plainte mais il a refusé. La mère de Chloé a même assuré au fonctionnaire de police que son agresseur devait attendre devant chez sa fille? mais le policier refuse de mettre en place toute protection", nous a-t-il confié mardi.
19H, la victime est retrouvée inconsciente
Deux heures plus tard, ce mardi 13 décembre vers 19H, les services de police de Blois sont appelés par un témoin pour intervenir dans le hall d’un immeuble de la ville, où l’agression d’une jeune femme, vigoureusement trainée à l’intérieur de l’immeuble par un homme, était en cours.
Une fois arrivés sur place, les policiers découvrent la victime. Âgée de 24 ans, celle-ci est alors inconsciente et grièvement blessée au niveau de la tête. La jeune femme est immédiatement transportée au centre hospitalier de Tours et placée dans le coma. L’examen médico-légal réalisé le 14 décembre 2022 sur la jeune patiente a conclu qu’elle souffrait d’un traumatisme cranio-facial grave avec des "lésions hémorragiques cérébrales majeures". Une incapacité totale de travail de 120 jours était fixée. Le pronostic vital était engagé et le pronostic neurologique "sombre".
Les auditions de l'entourage de la victime ont permis d’orienter les investigations vers son ancien compagnon. Ce dernier a pris la fuite après les faits. D'après les témoignages recueillis, la relation du couple avait débuté en août 2022. Début décembre, Chloé avait décidé de mettre fin à celle-ci. "La jeune femme a fait part de faits de violence, de menace et de harcèlement, faits pour lesquels elle avait préparé un dossier afin de déposer plainte. Elle avait notamment changé de téléphone à compter du 9 décembre pour mettre fin aux agissements de son ancien compagnon et elle avait récemment subi un avortement", a détaillé la procureure de la République de Blois, Charlotte Beluet.
15 décembre, l'auteur présumé des faits est interpellé
Le suspect est finalement interpellé deux jours plus tard, le jeudi 15 décembre à 6H30 à Plaisir dans les Yvelines et placé en garde à vue. Âgé de 27 ans, ce dernier est défavorablement connu de la justice, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et pour des faits de violences.
"Lors de ses auditions, il a indiqué qu'il voulait avoir des explications, notamment sur la rupture, la perte de l'enfant et la publication d'une photo sur les réseaux sociaux. Il a reconnu avoir 'violemment' tiré en arrière son ancienne compagne vers le hall d'entrée, la faisant tomber au sol, puis lui avoir donné plusieurs coups de pied 'd’écrasement' dans la tête. Il a notamment déclaré qu’à la suite de la rupture et l’avortement décidés par celle-ci, il était 'dans l’esprit, tu m’as fait du mal, je te fais du mal' et que 'foutu pour foutu', il avait 'vrillé'", a détaillé la procureure de Blois. L'ancien compagnon de Chloé a toutefois contesté devant les enquêteurs avoir eu l'intention de tuer son ancienne compagne.
17 décembre, le suspect est placé en détention provisoire
Le samedi 17 décembre, le jeune homme est mis en examen et placé en détention provisoire. Une information judiciaire est ouverte du chef de tentative de meurtre par une personne ayant été le concubin de la victime. "Cette qualification pénale étant susceptible d’évoluer", a précisé Charlotte Beluet.
20 décembre, le policier qui n'a pris la plainte est suspendu
Le policier qui n'avait pas pris la plainte de Chloé le mardi 13 décembre a été suspendu à titre conservatoire. Cette décision, prise par le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, intervient après son audition mardi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans le cadre d'une enquête administrative.
L'IGPN avait été saisie dès le vendredi 16 décembre à la demande du préfet du Loir-et-Cher "afin de connaître précisément les conditions dans lesquelles la victime avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au commissariat de Blois et invitée à se représenter le lendemain".