L'affaire se dénoue enfin, près de 40 ans après les faits : l'assassin de Marie-Thérèse Bonfanti, disparue en 1986 à Pontcharra en Isère, a finalement avoué son crime.Les enquêteurs se demandent déjà s'il peut être à l'origine d'autres meurtres et disparitions non élucidées dans les environs de la commune.
Trente-six après les faits, les souvenirs ressurgissent. À Pontcharra, les aveux du meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti replongent la petite commune iséroise de quelque 7200 habitants, située près de Grenoble, dans une époque marquée par plusieurs disparitions. "C'était pendant mon adolescence, on avait vu les affiches de partout. Il y avait vraiment eu un sentiment de peur dans la ville", se remémore l'un d'eux dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article.
Qui est Yves Chatain, le meurtrier présumé de Marie-Thérèse Bonfanti ? À 56 ans, il a été mis en examen jeudi pour enlèvement, séquestration et meurtre. Jusqu'alors, il n'avait fait l'objet que de trois gardes à vue juste après la disparition de la mère de famille, âgée de 25 ans et mère de deux ans. Mais aucune poursuite n'avait ensuite été engagée, faute de preuves suffisantes. Un non-lieu avait été prononcé en 1987, avant que le dossier ne soit rouvert en 2020.
La semaine dernière, le meurtrier présumé a finalement avoué avoir étranglé la jeune femme le 22 mai 1986, alors qu'elle distribuait des journaux, avant de cacher son corps dans la forêt, à un emplacement qu'il n'a pas encore révélé. En cause derrière ce geste : un "litige" pour un problème de stationnement, a-t-il avancé. Mais l'ombre d'Yves Chatain plane aussi sur d'autres affaires non élucidées.
Plusieurs femmes disparues à proximité du village en quelques années
En Isère, plusieurs dossiers pourraient être rouverts pour des faits intrigants, survenus sur un territoire resserré et dans un laps de temps également court. En 1981, le corps d'une secrétaire est retrouvé à Pontcharra. Trois ans plus tard, en août 1984, deux auto-stoppeuses belges disparaissent dans un rayon de 20km autour du village. L'année suivante, en mai 1985, c'est une étudiante qui faisait du stop qui, à son tour, ne donne plus signe de vie.
Aujourd'hui, la justice s'interroge et envisage de nouvelles investigations autour de toutes ces disparitions mystérieuses. "Pour l'instant, la commission rogatoire (qui se consacre à la recherche de preuves, NDLR) et le juge d'instruction ne sont saisis que pour les faits concernant Madame Bonfanti, mais cela n'exclut pas d'investiguer, de s'interroger et de faire éventuellement de nouveaux rapprochements", a expliqué jeudi lors d'une conférence de presse Boris Duffau, procureur de la République adjoint de Grenoble.
En attendant ces nouvelles enquêtes, l'avocat de la famille de Marie-Thérèse Bonfanti en est convaincu : Yves Chatain est un tueur en série, avec un mode opératoire précis. "D'un côté, il y a le phénomène de la strangulation, que l'on retrouve assez souvent, mais aussi un aspect particulier : il s'attaque régulièrement à ses femmes", constate Me Bernard Boulloud. "C'est toujours sur Pontcharra, à proximité de la maison Chatain et dans la même période : fin des années 1970, début des années 1980."
Contactés, les avocats d'Yves Chatain n'ont pas souhaité s'exprimer. Pour jeter la lumière sur ces différents dossiers, ouverts il y a plusieurs décennies déjà, l'ADN du meurtrier présumé de Marie-Thérèse Bonfanti est sans doute la clé de ces disparitions mystérieuses en Isère.
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