VIDÉO - "Comme s'il ne s'était rien passé" : le policier roué de coups à Lyon témoigne après le jugement de ses agresseurs

M.G | Reportage TF1 G. Charnay, A. Cerrone
Publié le 7 janvier 2022 à 11h19

Source : JT 20h Semaine

DÉSARROI - En juin 2020, un policier en civil avait été roué de coups par un groupe d'une dizaine de personnes à Lyon. Huit de ses agresseurs présumés ont été relaxé. Un jugement accueilli avec amertume par la victime, qui se confie à TF1.

La pilule a du mal à passer. 18 mois après avoir été agressé dans les rues de Lyon, Alexandre a appris mardi le jugement de ses agresseurs. Choqué par la faiblesse des sanctions, ce policier de 36 ans a livré aux équipes de TF1 son profond désarroi. "J’ai été laissé pour mort. Et aujourd’hui, quand je vois le résultat, je me dis que c’est comme s’il ne s’était rien passé", fulmine-t-il. "On a eu huit relaxes, c’est comme si ces personnes n’avaient pas été présentes, n’avaient rien fait. Elles pourront continuer leur vie tranquillement", se désole-t-il encore.

Le 14 juin 2020, en rentrant de soirée, Alexandre avait été frappé à coups de barre de fer par une dizaine d’individus, dont certains avaient reconnu le policier en civil. Sérieusement blessé, notamment à la cheville et au tendon d'Achille, il s'était vu prescrire 45 jours d'ITT. Présente à ses côtés, sa compagne avait aussi essuyé des coups au niveau de la clavicule. Le couple avait finalement été sauvé par l'intervention des forces de l'ordre et d'un voisin. 

"Demain, ce genre de choses peut encore arriver"

Plus d'un an et demi après les faits, seuls deux des dix agresseurs présumés ont écopé d'une peine, 5 ans de prison dont 30 mois avec sursis, assortie d'une période probatoire de trois ans. "La détention préventive qu’ils ont déjà effectuée les ramène à un palier inférieur aux deux ans de prison. Ils ne retourneront donc jamais en prison", fustige la victime. Les huit autres individus ont été relaxés, faute d'éléments suffisants pour prouver leur culpabilité. "Je me dis que, demain, ce genre de choses pourra encore arriver et ce sera encore le même résultat", dénonce le trentenaire. "C’est très dur à accepter", martèle-t-il. 

Depuis ces événements, Alexandre a, tant bien que mal, tenté de reprendre le cours de sa vie. Il a d'ailleurs repris son travail au sein des forces de l'ordre. Mais les cicatrices - psychologiques et physiques - restent, elles, encore béantes. Prochainement, il doit être réopéré, sa cheville n’étant toujours pas guérie. "Ça a totalement détruit ma vie, ça l’a totalement bouleversée. Les séquelles sont présentes, quotidiennes. Je suis obligé de vivre avec. Cela me rappelle, tous les jours, ce qu’il s’est passé", explique-t-il. "C’est omniprésent et très dur", ajoute-t-il avec une vive émotion.


M.G | Reportage TF1 G. Charnay, A. Cerrone

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