CYBERCRIMINALITÉ - Le jackpotting, cette nouvelle façon de braquer les distributeurs automatiques de billets, se développe depuis le début de l'année. Au total, 21 enquêtes ont été ouvertes pour un préjudice allant de 300.000 à 500.000 euros.
Aujourd'hui, les voleurs ne s'attaquent plus à une banque armés d'une voiture bélier et d'une arme de poing. Ils leur préfèrent une clé USB et un ordinateur. Dans le petit monde des voyous, on les appelle des braqueurs 2.0. Des malfaiteurs qui ont compris que pour braquer un distributeur de billets, une simple souris d'ordinateur était bien plus efficace qu'un pistolet automatique.
Sur des photos de vidéosurveillance que le 20H de TF1 a pu se procurer, et montre dans le reportage en tête de cet article, on aperçoit par exemple l'un d'eux s'affairer sur un DAB. L'homme vient d'arracher une cache pour accéder aux câbles informatiques du distributeur. "Dans ce genre de cyberattaque, on est clairement dans une technique déconcertante parce que derrière le distributeur de billets, il y a un ordinateur. La mission des pirates informatiques est d'accéder à cette machine, censée donner l'argent quand on insère sa carte bancaire, et d'y placer une clé USB. En quelques clics, on a un braquage numérique quasiment parfait", explique Damien Bancal, journaliste spécialisé en cyber-intelligence, dans le 20H de TF1, à voir dans la vidéo en tête de cet article.
Le jackpot en quelques clics
Première étape donc, accéder à l'ordinateur du DAB, souvent en pleine nuit, à l'aide d'une perceuse ou d'un chalumeau. Les braqueurs se connectent ensuite au distributeur. Le cerveau du casse lui se trouve souvent loin de là. Généralement dans les pays de l'Est. C'est lui qui va donner des ordres à la machine. Quelques clics, et en une demi-heure tout au plus, le DAB se met à sortir comme par magie tous les billets qu'il a en stock.
Les services spécialisés de la police judiciaire française s'acharnent à retrouver les suspects. Un étonnant mélange de pirates chevronnés et de petites mains payées à la commande. "On a un hacker qui est russophone. Il va contacter des équipes, leur fournir le matériel nécessaire, ainsi que les véhicules qui vont leur permettre de réaliser leur périple. Tous ignorent en général l'identité du donneur d'ordre", analyse Cécile Augeraud, commissaire divisionnaire à l'Office central de lutte contre la criminalité.
Policiers et gendarmes observent depuis des mois une recrudescence de ces attaques numériques où les préjudices peuvent se chiffrer en dizaines de milliers d'euros par DAB. Certaines banques ont déjà capitulé face à ces gangs en neutralisant tout bonnement leurs distributeurs, une fois la nuit venue.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info