CYBERCRIMINALITÉ – Victime d’une cyberattaque, le centre hospitalier de Dax fonctionne au ralenti. Des soins ont été reportés mais les opérations urgentes sont maintenues. L’hôpital a refusé de verser la rançon demandée par les cybercriminels.
Tous les systèmes informatiques sont bloqués et l’établissement fonctionne au ralenti. Treize jours après l’attaque, dans le service de radiothérapie, les machines de soin sont à l’arrêt. "C’est du matériel qui fonctionne avec des logiciels et de l’informatique d’un très haut niveau de complexité. Si à ce jour on mettait les patients sous la machine, elle radierait n’importe comment", explique le docteur Nicolas Pontier, chef du service de radiothérapie.
Les 80 patients en radiothérapie et en cancérologie ont été transférés vers les hôpitaux aux alentours, car leurs fichiers ont été cryptés par les hackers. "Si ces données sont perdues, normalement, c'est deux à trois mois pour pouvoir traiter les patients en toute sécurité, ce qui serait bien sûr catastrophique", poursuit Nicolas.
Le service de chimiothérapie et les urgences sont maintenus avec toutefois le retour d’anciennes pratiques. "A chaque fois qu’un patient est dans le service, on colle le post-it avec l’étiquette. C’est très compliqué en tout cas c’est plus long que d’habitude", explique le docteur Jean Fabre, chef du service des urgences.
Toute la journée, des ingénieurs tentent de rétablir le système informatique, car l’hôpital a refusé de payer la rançon demandée par les hackers. Le réseau entier est bloqué et ce, pour encore plusieurs semaines. "Ces messieurs sont en train d’installer un nouveau serveur qui nous servira provisoirement de serveur de sauvegarde. On commence doucement à mettre le nouveau système en place, mais on va y aller de façon accélérée d’ici les quelques jours à venir", annonce Nicolas Terrade, responsable infrastructure sécurité et exploitation.
Une enquête confiée à l’ANSSI, la cyber police
Depuis le début de l’année, les autorités recensent une tentative d’attaque informatique sur un établissement de santé chaque semaine. L’enquête a été confiée à l’ANSSI, la cyber-police. Elle œuvre pour retrouver les pirates et tenter de secourir l’hôpital. Dans ces locaux, 250 cyber-enquêteurs traquent les hackers. Toutes leurs données sont confidentielles. L’an dernier, ils sont intervenus sur 760 incidents. Les agents sont joignables par téléphone 24h/24 et 7j/7 en cas d’attaque pour donner les premières recommandations comme couper Internet immédiatement et isoler les machines. L’agence a reçu de nombreux appels ces derniers jours, à la suite de récentes attaques.
Face à l’ampleur pris par la cyber-criminalité, le gouvernement vient d’annoncer un plan de 800 millions d’euros qui servira à mieux informer les citoyens et les hôpitaux, mais aussi à développer des solutions technologiques. Une grande partie de cet argent sera directement attribuée à la protection des hôpitaux.
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