VIDÉO – Les secrets des "grandes oreilles" du renseignement militaire

Léa Tintillier | Reportage TF1 Esther Lefebvre, Xavier Boucher
Publié le 14 juillet 2022 à 18h16

Source : JT 20h Semaine

Le 20H de TF1 s’est rendu dans l’un des lieux les plus secrets du renseignement.
Des militaires, surnommés les "grandes oreilles", y interceptent des communications aux quatre coins du globe.

On les surnomme les "grandes oreilles", et vous ne verrez aucun de leur visage dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Chaque jour, une centaine de militaires s’engouffrent dans un très long couloir. Tout au bout, un bunker. "À partir du moment où on serait attaqués, on pourrait, en fermant les portes et en se mettant sous pression, continuer le travail, quelles que soient les conditions à l’extérieur", explique un militaire. 

24 heures sur 24, ils interceptent des communications aux quatre coins du globe. La spécialité de Christopher : les échanges en morse, comme celui émis par un groupe armé quelques jours plus tôt. "Donc là, ils préparent une attaque, ils sont en train d’indiquer qu’ils sont prêts et en position pour attaquer", déclare Christopher. 

Qui espionnent-ils ? Dans quel pays ? Aucun détail ne sera donné. Ce qu’ils ciblent, ce sont les réseaux de communication de type militaire d’armées régulières ou non. "Moi, je cherche les signaux, je les intercepte et je retranscris ce que j’entends", poursuit Christopher. 

Sa voisine Alexandra surveille des échanges radio en arabe. Quant à Sophia, c’est une langue qui nous est très peu familière : des signaux électromagnétiques. Ce sont par exemple des données transmises par téléphone, par satellites ou encore entre plusieurs engins militaires connectés. "On sait que les fréquences ont de l’intérêt pour nous mais par contre, le message qui est à l’intérieur, je ne peux pas vous le dire comme ça. Il faut d’abord que je le passe par les logiciels pour pouvoir avoir le message en clair", explique Sophia. 

Des messages codés encore plus complexes

Les messages codés les plus complexes sont envoyés à Creil au siège de la direction du renseignement militaire, à 500 kilomètres de là. L’un des experts a travaillé plusieurs jours pour passer d’un message crypté à un message clair. "Il y a des signaux qui prennent des semaines, des mois, voire des années avant d’être cassés", affirme-t-il. 

En plus d’anticiper les intentions d’adversaires potentiels, il faut aussi identifier tout nouvel armement. Par exemple, lorsqu’un nouveau missile est lancé, il émet des ondes qui peuvent être captées par avion, bateau ou satellite. On peut alors en déduire sa signature radar : nom, pays, impulsion, modulation. Une sorte de carte d’identité qui est intégrée dans une base de données. Résultat, si un avion français est pris pour cible, il peut identifier le missile et donc riposter. "Un rafale coûte cher, la formation d’un pilote coûte cher, la vie du pilote, encore plus que tout. Le but, c’est que l’aéronef fasse sa mission et c’est la mission qui compte", poursuit l’expert. Pour protéger les forces françaises et suivre l’évolution des crises, 2000 personnes travaillent au sein de la direction du renseignement militaire.


Léa Tintillier | Reportage TF1 Esther Lefebvre, Xavier Boucher

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