La police a enregistré des plaintes très inhabituelles à Nantes, Grenoble ou Béziers.Des jeunes passant une soirée en boîte de nuit ont été piqués par une seringue à leur insu.TF1 a recueilli le témoignage de deux d'entre eux.
Zoé Stoppiglia, jeune étudiante grenobloise, était bien décidée à faire la fête et à danser toute la nuit. Au final, sa soirée aura duré moins de deux heures. Jeudi 14 avril, alors qu'elle sort d'une discothèque pour prendre l'air, elle s'effondre brusquement. "J'étais incapable de parler, de bouger, de voir, mais j'entendais ce qui se passait autour de moi. Ça a duré, je pense, dix minutes au maximum. J'ai bu un verre d'alcool en arrivant et je me suis dit tout de suite : 'Ce n'est pas l'alcool'", raconte-t-elle dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.
Ses amis l'amènent immédiatement à l'hôpital, persuadés qu'elle a été droguée. A son arrivée, l'urgentiste découvre une tache rouge sur sa jambe. "Elle était très sûre d'elle ; elle m'a tout de suite dit : 'C'est la piqûre d'une seringue", poursuit la jeune fille. Elle a donc été piquée sans le sentir. Que contenait cette seringue ? Des analyses toxicologiques devraient bientôt le dire. En attendant, Zoé doit prendre un traitement préventif contre le sida, car elle pourrait avoir été contaminée par la piqûre. "J'ai encore des tests à faire dans huit et douze semaines. Là, j'attends, à cause de quelqu'un qui a voulu s'amuser sûrement", dénonce-t-elle.
Plusieurs dizaines de victimes
A Grenoble, la jeune femme n'est pas un cas isolé. Elise Khadraoui est une autre victime, piquée, elle aussi, dans la même boîte de nuit, le même soir, à trois heures d'intervalle. Avec Zoé, elles sont entrées en contact sur les réseaux sociaux où les témoignages comme les leurs s'accumulent depuis ce week-end. Selon cette étudiante en droit, les médecins qui l'ont prise en charge parlaient de plusieurs dizaines de victimes. "Ils m'ont dit qu'une soixantaine de personnes, dans toutes les boîtes de nuit de Grenoble confondues, le jeudi soir, ont été susceptibles de s'être fait piquer ou ont eu des symptômes de drogue", révèle-t-elle.
A ce jour, les services médicaux n'ont pas pu confirmer ce chiffre en raison du secret médical. Pour autant, neuf personnes ont porté plainte cette semaine, piquées dans plusieurs établissements, et une enquête est ouverte pour "administration de substances nuisibles", sans que l'on sache encore lesquelles. Le procureur s'interroge aussi sur les motivations des piqueurs ; il n'a jamais été confronté à de tels agissements. "Piquer pour quoi faire ? Est-ce que c'est juste pour ennuyer les personnes qui se font piquer. On se pose la question puisque actuellement il n'y a eu aucun vol, aucune agression sexuelle consécutive à ces piqûres", souligne Eric Vaillant.
Grenoble n'est pas la seule ville concernée. À Béziers, dans l'Hérault, dix plaintes ont été déposées suite à des piqûres ces derniers jours dans deux établissements de nuit et une enquête a également été ouverte, comme récemment à Nantes, a indiqué ce jeudi le parquet. Une trentaine de mains courantes ont en outre été enregistrées au commissariat de Béziers, a indiqué une source proche du dossier.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique