La disparition de Delphine Jubillar

VIDÉO - Disparition de Delphine Jubillar : "Les preuves s'effondrent", affirment les avocats de son mari Cédric

Publié le 7 janvier 2022 à 13h44, mis à jour le 11 janvier 2022 à 0h00
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

FAITS DIVERS - La justice examine mardi prochain 11 janvier, une nouvelle demande de remise en liberté de Cédric Jubillar. Me Alexandre Martin, l'un de ses avocats, rappelle sur LCI qu'il n'y a dans ce dossier "ni corps, ni scène de crime" et que son client, présumé innocent, doit sortir de prison.

Près de sept mois après le placement en détention de leur client, les trois avocats de Cédric Jubillar vont formuler mardi prochain une nouvelle demande de remise en liberté du trentenaire. 

Le 18 juin dernier, le peintre-plaquiste avait été mis en examen pour "homicide volontaire" et écroué. Le procureur de la République de Toulouse de l'époque, Dominique Alzeari, avait alors évoqué lors d'une conférence de pesse un "contexte de séparation très conflictuel" et fait état d'une violente dispute le soir du 15 décembre, dont aurait été témoin leur fils de 6 ans. Le magistrat avait aussi indiqué que Cédric Jubillar savait que sa femme avait un "amant", qu'il la surveillait, et qu'il se montrait "intrusif" parfois "brutal et agressif". Il avait également ajouté qu'à l'arrivée des gendarmes dans la maison à l'entretien "extrêmement négligé", le mercredi 16 décembre 2020, nuit de la disparition, vers 4h50, il était en train de faire tourner une machine à laver avec la couette de sa femme à l'intérieur.

Ce dernier argument, figurant selon le procureur parmi "les indices graves et concordants", n'est en réalité pas avéré. Jeudi 6 janvier 2022, La Dépêche du midi a révélé que "la couette dans laquelle était censée dormir Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, se trouvait bien dans le salon lors de l’arrivée des gendarmes, le 16 décembre" et non pas dans la machine à laver...

"La justice se doit d'être étayée par des preuves"

Pour autant, l'accusation a d'autres éléments à charge contre Cédric Jubillar, considéré comme le principal suspect. Parmi ces éléments : des incohérences dans son récit le soir de la disparition, son téléphone qui est éteint de 22h08 à 3h53, les appels passés très vite aux amis de sa femme, moins d'un quart d'heure après qu'il a remarqué la disparition de son épouse, ou encore des menaces de mort qu'auraient proféré Cédric devant des témoins comme : "Je vais la tuer. Je connais un endroit où on ne la retrouvera jamais". 

"La couette est présentée comme un élément déterminant par le procureur. Depuis le début, nous avons dit que cette couette n'était pas dans la machine à laver à l'arrivée des gendarmes à 4h50, que cette machine n'avait pas tourné. En face de nous le sourire était ironique. Aujourd'hui la démonstration est faite que cette couette était sur le canapé quand les gendarmes sont arrivés et qu'elle ne sera saisie que le 17 décembre", rappelle Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar. 

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 "Les preuves objectives s'effondrent", ajoute l'avocat de Cédric Jubillar qui cite aussi le podomètre évoqué par le procureur, et qui n'a pas donné le bon nombre de pas. 

Quant au témoignage de sa nouvelle compagne, Séverine, qui dit dans Le Figaro qu'elle n'est "pas sûre à 100% de son innocence", Me Martin répond :"On est en train d'essayer de faire tenir une accusation sur la base de sa compagne qui après avoir fait X heures de garde à vue, pressurée par les gendarmes, n'a plus confiance en lui. Mais attendez, on parle d'un dossier criminel, on parle d'une justice qui se doit d'être étayée par des preuves, par des éléments objectifs. Ces éléments s'effondrent !". 

Pour l'avocat, "la présomption d'innocence doit être consacrée et cet homme doit être libéré". "Je vous le rappelle, c'est un dossier dans lequel vous n'avez ni corps, ni scène de crime, ce qui pose quand même une difficulté", conclut ce dernier sur LCI. 


Aurélie SARROT

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