Vendredi dernier, un témoin a affirmé aux enquêteurs qu'il avait vu Lina, le jour de sa disparition, dans une voiture avec un homme.Depuis, six véhicules pouvant correspondre au signalement ont été examinés par les gendarmes, sans résultat pour le moment.Ce lundi, ce témoin prénommé Robert réaffirme ses dires devant les caméras de LCI-TF1.
Son témoignage a été pris au sérieux par les enquêteurs et de nombreuses vérifications ont été réalisées depuis ses déclarations. La semaine dernière, après que la disparition inquiétante de Lina a été médiatisée et qu'un appel à témoins a été lancé, Robert, octogénaire domicilié dans le Bas-Rhin, non loin de là où vit la jeune fille âgée de 15 ans avec sa maman, s'est manifesté auprès des gendarmes et leur a affirmé qu'il avait croisé Lina le samedi 23 septembre, jour des faits.
Ce lundi, Robert détaille précisément à LCI-TF1 la scène dont il se souvient et qui serait survenue selon lui, entre 11 heures et midi, sur la D350, départementale empruntée par la jeune fille pour se rendre depuis sa maison à la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Selon lui, Lina se trouvait alors dans une voiture, côté passager. Le véhicule était conduit... par un homme.
Un homme avec une "barbiche"
Si Robert se souvient bien avoir vu cet individu de sexe masculin au volant du véhicule qui transportait Lina, il ne peut cependant le décrire avec précision. "J'ai pas vu la personne complète, j'ai vu la barbiche, c'est tout ce que je peux dire" explique-t-il ainsi, décrivant une sorte de bouc de la main devant notre caméra.
L'octogénaire évoque également la couleur du véhicule. "La voiture est d'une couleur foncée", estime-t-il, tout en précisant que ses lunettes, dont les verres sont teintés de couleur jaune, altèrent la perception des couleurs. Il a déclaré aux enquêteurs que le véhicule était de "couleur bleu ou gris foncé."
"Elle ne paraissait pas effrayée"
Robert indique également avoir eu un échange avec Lina au cours de ce bref instant sur la route. "Je l'ai bien reconnue. Elle m'a bien reconnu. Elle m'a fait un coucou en passant donc je ne peux pas... Je ne peux pas nier", soutient ainsi le témoin. Ce geste de salutation s'expliquerait par le fait que Robert connaissait l'adolescente du magasin Proxi où l'adolescente, en CAP service à la personne, était en stage depuis deux semaines.
Selon lui, Lina ne "paraissait pas effrayée". "Est-ce qu'elle avait été droguée auparavant ?", se demande le témoin. Et de conclure : "Elle avait l'air détendue, normale".
Six véhicules pouvant correspondre à la description vérifiés
Suite au témoignage de Robert, les enquêteurs se sont intéressés à un homme en particulier. Il s'agit d'un professeur de musique âgé d'une quarantaine d'années et domicilié à Plaine. Des techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont réalisé des relevés et constatations à son domicile. Ses deux voitures, pouvant correspondre à la description faite par Robert, ont été saisis pour une expertise à la recherche d’une éventuelle trace ADN de Lina. Les résultats seront connus d’ici à quelques jours. Sans être placé en garde à vue, le professeur a été auditionné par les gendarmes. Rien ne permet pour l'heure de le rattacher à la disparition de Lina.
Au total, six véhicules pouvant correspondre à la description du témoin octogénaire ont été vérifiés pendant le week-end. Mais cela n'a rien donné.
Dimanche, le parquet de Saverne, jusqu'alors compétent, s'est dessaisi au profit de celui de Strasbourg, qui a ouvert une information judiciaire des chefs d'enlèvement ou séquestration de plus de sept jours.