La brigade anti-gang a été créée en 1964.Face au banditisme, sa mission est d'anticiper, de surveiller et d'intervenir.L'une des équipes de TF1 a pu suivre les policiers d'élite de la BRI de Versailles pendant plusieurs semaines.
Il est 4h du matin, quelque part dans le centre de la France. À l'abri des regards, dans un village reculé, un briefing vient de démarrer. "L'arrière des véhicules, c'est déterminant, car ils peuvent éventuellement 'taper' une marche arrière", explique, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, un agent dont vous ne verrez pas le visage.
Ce jour-là, sous l'objectif d'une de nos caméras, 40 policiers sont réunis en urgence pour une opération sensible : l'interception d'un go-fast, un convoi de trois voitures conduites par des trafiquants de drogues partis d'Espagne un peu plus tôt. L'arrestation est planifiée presque seconde par seconde, réglée comme du papier à musique, car les malfaiteurs sont souvent armés et, surtout, ultra méfiants. "S'il y a une bagnole qui part à 200 km/h, ne vous mettez pas en travers", intime l'un des fonctionnaires, signe que l'opération est délicate.
Les voyous ont déjà emprunté cette route. Alors, la police quadrille discrètement toute la zone. Yann est au centre du dispositif avec ses troupes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Versailles. "C'est un travail de l'ombre et un investissement hors norme en termes de temps et de risques pour notre sécurité physique, puisqu'il s'agit de gens qui ne vont pas hésiter à nous percuter s'ils pensent qu'ils ont un moyen de s'échapper. Et ce qu'on espère juste, c'est que ça se passe comme on l'a prévu", détaille l'agent face à notre caméra, le visage à demi couvert.
Les trafiquants présumés ne sont désormais plus très loin. Alors, la BRI se camoufle dans la nuit. Dans le ciel, l'hélicoptère prend le relais. Sa caméra thermique suit à la trace les voitures du commando, puis le top départ est donné. Le piège vient de se refermer sur les dealers. Encerclés sur un pont, sans aucune échappatoire, ils n'ont pas eu une seconde pour réagir. Dans leurs véhicules, presque 400 kg de cannabis ont été trouvés, soit un butin de trois millions d'euros à la revente.
"Le passager regarde en direction de son objectif"
Le travail de la BRI peut-être frustrant, avec son lot de journées et de soirées entières à attendre, parfois pour rien. Ce jour-là, le groupe est en planque au milieu de maisons coquettes, bien loin des habituelles cités sensibles. "Les conducteurs sortent. Les deux sont en dehors du véhicule", entend-on d'un talkie-walkie.
Tout près d'un élevage de chevaux, des braqueurs sont en train de repérer leur prochaine cible. "Le passager regarde en direction de son objectif", décrit notamment un agent. "C'est vachement intéressant, ça veut dire que la cible est là", analyse un autre.
L'objectif de ces enquêteurs chevronnés de la PJ est de récolter des preuves sur lesquelles la justice pourra alors s'appuyer. "Aujourd'hui, on est plutôt bien placés, mais il y a un élément qu'on ne détermine pas, c'est la volonté, ou pas, des malfaiteurs de passer à l'acte ce jour-là. Et vu qu'on n'a aucune prise dessus, la seule solution, c'est de venir tous les jours", poursuit le policier.
Plus tard, lors d'une filature que nous filmons, et que vous pouvez retrouver dans le reportage de TF1, survient un moment incroyable : notre caméraman doit subitement se cacher à l'intérieur de l'habitacle car les braqueurs présumés nous doublent en voiture. Ils seront finalement interpellés quelques jours plus tard.
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