DOCUMENT TF1 - 15.000 armes à feu : découvrez l'impressionnante collection de la gendarmerie nationale

par L.T. | Reportage TF1 : Baptiste Guénais, Bruno Poizeuil
Publié le 27 février 2023 à 10h39

Source : JT 20h WE

Les experts du département balistique du pôle judiciaire de la gendarmerie ont accepté de nous ouvrir leurs portes.
Dans les sous-sols, ils étudient les armes à feu et possèdent une collection de 15.000 pièces.
Ils comparent ensuite les munitions avec celles utilisées lors de scènes de crime grâce à une base de données.

Dans les sous-sols du pôle judiciaire de la gendarmerie se trouve un site ultra-sécurisé dont les experts du département balistique ont accepté de nous ouvrir les portes blindées. Pour étudier les armes à feu, il faut des références. Les leurs sont conservées dans une bibliothèque. Ici, ne cherchez pas de livres. Sur les étagères, il y a 15.000 armes. 

Certaines sont très anciennes comme un fusil des guerres napoléoniennes. D’autres sont beaucoup plus modernes. "Ça, c’est un fusil qui date de la guerre du Vietnam, donc là, c’est dans sa version originelle", montre l’adjudant-chef Ronan, expert balistique, gestionnaire de la collection nationale des armes et munitions, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "Et puis c’est un fusil qui a été décliné jusqu’au plus moderne. Ici, vous avez un HK416 qui est l’arme qui équipe actuellement l’armée française"

Toutes proviennent de saisies. Avant leur destruction programmée par la justice, ces experts peuvent choisir de les récupérer. "L’avantage de se servir dans les armes qui sont vouées à la destruction, c’est qu’on a vraiment accès à un panel réel de ce qui circule en France, vraiment représentatif de ce qu’on va être amenés à rencontrer en face de nous après", poursuit l’adjudant-chef Ronan.

L’une des plus importantes collections d’Europe

Cette collection, l’une des plus importantes d’Europe, sert de base de comparaison pour analyser les armes utilisées lors de crimes ou de délits. Ce pistolet a-t-il été modifié ? A-t-il servi à blesser ? À tuer ? C’est à ces questions posées par les enquêteurs que doit répondre l’adjudant Antoine. "Là, je vais tirer deux munitions pour récupérer les étuis et les projectiles et pouvoir les comparer avec des éléments retrouvés sur une scène de crime", explique-t-il. 

La machine remplie d’eau, que vous pouvez voir dans notre reportage, sert à ralentir les projectiles et à les garder intacts. "Ils sont récupérés dans ce panier au-dessus et là, on voit bien les traces que le canon va avoir laissé sur le projectile", reprend l’adjudant Antoine. Observé au microscope, grossi plus de 30 fois, il est possible de distinguer ses traces avec précision. 

Près d’un millier de dossiers par an

Les minuscules imperfections sont la signature de l’arme. Elles sont dues à son utilisation, à son stockage ou à son usure. "Tout ça va créer des petits accros dans l’arme qui vont être uniques", explique l’adjudant Hélène. Une fois les munitions analysées, il faut les comparer. Pour cela, les experts utilisent une base de données qui contient des millions de références. 

Ce jour-là, une balle, retrouvée lors d’une tentative d’homicide, affiche plusieurs correspondances. "On a un match avec deux dossiers différents. C’est la même arme qui aurait été utilisée sur les trois scènes de crimes", affirme l’adjudant Hélène. Ces résultats pourraient être déterminants dans la suite de l’enquête. Analyse d’un projectile, d’une arme… Chaque année, le département balistique traite près d’un millier de dossiers. 


L.T. | Reportage TF1 : Baptiste Guénais, Bruno Poizeuil

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