Procès du drame de Millas : la déception des familles des victimes

V. Fauroux - Reportage vidéo : Baptiste Guenais, Lise Cloix et Pauline Lefrançois
Publié le 18 novembre 2022 à 23h18

Source : JT 20h WE

Cinq ans de prison, dont un ferme : le verdict du procès du drame de Millas a été rendu ce vendredi au tribunal correctionnel de Marseille.
La conductrice du car scolaire, percuté par un TER en décembre 2017 à Millas, avait causé la mort de 6 collégiens.
Les parties civiles sont soulagées, mais déçues qu'elle n'aille pas en prison.

Des larmes de déception. Fabien Bourgeonnier, le père d'une victime, n'a pas pu se rendre à Marseille, alors il est venu assister au jugement sur un grand écran au palais de justice de Perpignan. Nadine Oliveira, la conductrice du car scolaire, est reconnue coupable de la mort de son fils, Loïc, et de cinq de ses camarades. Elle est condamnée à cinq ans de prison dont un ferme. Une peine qu'elle exécutera chez elle avec un bracelet électronique. "On aurait préféré plus, fatalement. On aurait préféré vraiment qu'elle connaisse la prison, qu'elle puisse être punie à la hauteur de son action. Vous imaginez que cinq ans, c'est même pas un an pour chaque enfant décédé. La page pour moi ne se tournera jamais", assure-t-il.

Une faute involontaire, selon la justice

À l'énoncé du verdict, Suzanne Fabresse, la grand-mère d'une victime, elle, est en larmes. "Mon cœur brisé, je l'ai depuis le 14 décembre", dit-elle. L'accident du 14 décembre 2017 serait une faute involontaire, selon la justice. Il avait coûté la vie à six adolescents et blessé 17 autres. Certains seront handicapés à vie. Nadine Oliveira avait engagé son car scolaire sur un passage à niveau avant d'être percutée par un TER. Elle a toujours soutenu que les barrières étaient ouvertes. La justice a tranché : elles étaient bien fermées. "On sait de toute façon qu'elle est coupable, c'est clair, que la barrière était baissée, c'est clair, qu'elle a fait une erreur de conduite, un moment d'inattention. Elle avait des enfants, elle a tué ces enfants quand même. C'est vrai que quelque part, vu le nombre d'enfants décédés et blessés, ce n'est pas juste", réagit de son côté Stéphane Mathieu, le père d'une victime. 

Au premier jour de l'audience, au moment de livrer sa version des faits, Nadine Oliveira avait fait un malaise. Évacuée, puis prise en charge dans un hôpital psychiatrique, elle n'était pas réapparue au procès. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel. Ils font valoir que "les motivations et les éléments qui permettent de dire à un tribunal que la barrière est baissée sont des éléments qui ont été tronqués", affirme Jean Codognes, l'avocat de la conductrice du car. 

Le tribunal a par ailleurs annulé tous les permis de la conductrice de bus avec interdiction de les repasser avant cinq ans. Impossible pour elle également d'exercer toute fonction dans les transports et ce, définitivement. 


V. Fauroux - Reportage vidéo : Baptiste Guenais, Lise Cloix et Pauline Lefrançois

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