LE WE 20H

ENQUÊTE TF1 - Pédopornographie : attention au vol des photos d'enfants que vous postez sur Facebook

par L.T. | Reportage TF1 : François Xavier Ménage
Publié le 8 mai 2023 à 10h26
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : JT 20h WE

Beaucoup d'images échangées sur les plateformes pédocriminelles viennent des réseaux sociaux des parents.
Le 20H de TF1 a mené l'enquête sur cet inquiétant phénomène.

Ce sont des contenus accessibles en quelques clics sur ce qu’on appelle le Dark web. Derrière chaque forum, des millions d’utilisateurs aux quatre coins du monde échangent des vidéos pédopornographiques triées en fonction du degré de violence et de l’âge. L’intitulé du groupe de discussion que montre le reportage du 20H de TF1 ci-dessus est en lui-même est insoutenable : "bébés et enfants de moins de quatre ans". Dans certains pays, notamment en Asie, des vidéos à la demande sont même filmées puis monnayées. 

Mais depuis quelques années, de nouveaux types de contenus surgissent sur le Dark web, en apparence plus anodins : des clichés d’enfants volés sur les réseaux sociaux.  C'est le cas de ces photos que nous retrouvons d'une petite fille de huit ans : sa famille ne le sait pas, mais des dizaines d’images d’elle, en vacances, à la maison, circulent sur ces réseaux clandestins. Nous avons rencontré un policier français infiltré depuis dix ans dans ces réseaux pédocriminels, un métier particulièrement éprouvant. "Sur les réseaux pédopornographiques, on trouve des images horribles de viols, d’agressions sexuelles d’enfants. Alors on peut se demander pourquoi est-ce que ces images totalement innocentes et anodines se retrouvent sur ces réseaux. Tout simplement parce que ces individus ont besoin d’avoir le sentiment que ces enfants sont proches d’eux. Peut-être que l’enfant, c’est sa voisine, peut-être que c’est l’enfant d’un ami à lui", explique le policier. 

"On a les moyens de détecter les criminels"

Les commentaires accompagnant les photos sont glaçants. Certains gravitent dans l’environnement direct de l’enfant. Parfois, il y a des passages à l’acte. Après enquête, la police judiciaire peut interpeler ces criminels. "Ils le savent qu’on est présents. Ils se cachent derrière leur anonymat, mais on a des moyens, et c’est un message que je veux passer, on a les moyens de les détecter", poursuit le policier. 

Dans bien des cas, ceux qui subtilisent ces photos d’enfants sur les réseaux sociaux proviennent de l’entourage des mineurs. "Nous avons interpelé une personne âgée de 84 ans il y a quelques mois. Ça peut être un célibataire, ça peut être un homme marié avec des enfants, pas d’enfants, qui recherchent une nouvelle compagne avec des enfants pour être en contact plus facilement avec des enfants. Ces individus n’auront de cesse que d’être en lien avec un mineur. C’est leur but", affirme Véronique Béchu, cheffe de la section mineure de la police judiciaire. 

Le visionnage d’images et vidéos sévèrement condamné

La justice condamne évidemment très lourdement les auteurs de viols sur mineurs, mais aussi ceux qui visionnent images et vidéos. "La consultation d’images à caractère pédopornographique est susceptible de constituer une infraction pénale. Cette infraction est punie de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Le simple fait de regarder des images ou même de payer pour avoir accès à ces images", explique Me Nathalie Makowski, avocate au barreau de Paris. 

Ce qui inquiète de plus en plus les enquêteurs, c’est la multiplication de photos et vidéos postées par les parents sur Facebook, Instagram ou encore TikTok et qui sont ensuite détournées puis relayées des milliers de fois sur des réseaux pédocriminels sans que l’on puisse ensuite les effacer. Bruno Studer, député Renaissance, veut donc une loi pour restreindre les parents qui postent trop de photos de leurs enfants en ligne. "50% des images que l’on retrouve échangées sur les forums pédopornographiques ont été initialement publiées, notamment par les parents parce que les parents sont tout simplement fiers de leur enfant et quand ils les trouvent trop mignons ou très beaux, très intéressants, ils ont envie de le partager, mais sauf qu’un enfant qui est mignon parce qu’il est en tutu de gymnastique, eh bien, c'est de la matière première pour un pédophile", déclare Bruno Studer. 

Des associations pour accompagner les victimes

Aujourd’hui en France, des associations s’activent en ligne pour accompagner les victimes. L'association Point de Contact reçoit ainsi chaque jour des centaines de signalements pédopornographiques. Souvent, le même scénario. Sur les réseaux sociaux, des pédocriminels se font passer pour de jeunes internautes avec l’idée de draguer puis piéger des adolescents.

Lire aussi

L’association en lien direct avec les fournisseurs d’Internet peut bloquer ces contenus et les effacer en quelques jours maximum, qu’ils soient hébergés en France ou à l’autre bout du monde. Mais cela nécessite des moyens humains et financiers considérables, alors que les dérives pédocrimelles se multiplient. "C’est un effort collectif. Tout le monde a un rôle à jouer, à commencer par les parents, les citoyens", souligne Jean-Christophe Le Tonquin, président de Point de Contact, selon qui "les opérateurs sont très mobilisés" et le système "efficace".

L’État français promet d’accélérer la lutte contre la pédopornographie. Les effectifs de la police judiciaire en charge de ce domaine vont tripler dans les prochains mois. 


L.T. | Reportage TF1 : François Xavier Ménage

Tout
TF1 Info