Chaque année, en France, entre 2000 et 2500 personnes sont victimes d’usurpation d’identité.Certaines se retrouvent criblées de dettes et ne savent plus vers qui se tourner.Le 20H de TF1 a mené l'enquête
Comment oublier ces mots prononcés le 5 septembre dernier par un ami de son grand-frère ? "Il m’a appelé en pleurs. Il m’a dit ‘viens vite, viens vite, il s’est pendu’ ", raconte Roland Paluzzano, petit-frère de Régis Paluzzano, victime présumée d’usurpation d’identité. Régis venait d’apprendre qu’il croulait sous les dettes. "Ça, c’est le premier prêt, montre Roland, dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. La somme est de 62.000 euros. Comment ont-ils pu faire trois prêts énormes comme ça ?". Au total, plus de 180.000 euros de crédits à la consommation ont été souscrits au nom de Régis et à son insu, semble-t-il. Les usurpateurs ont prétendu que cet ouvrier agricole gagnait 5000 euros de retraite par mois. "Il ne touchait en réalité que 700 euros de Pôle Emploi. C’est injuste ce qu’on lui a fait. C’est injuste", soupire Marie Paluzzano, la belle-sœur de Régis.
Selon la Banque de France, entre 2000 et 2500 personnes sont victimes d’usurpation d’identité chaque année. C’est le cas de Lise, qui entame ses démarches avec l’aide d’une avocate. "J’ai, pour la première fois, la peur de la boîte aux lettres. Le matin, quand je passe devant, j’ai l’impression qu’elle va me manger", sourit-elle nerveusement. À l’origine de cette situation, la recherche d'un appartement à louer. Pour visiter l’un d’eux, Lise envoie un dossier avec pièce d’identité, fiches de salaire et avis d’imposition. Étrangement, l’annonce disparaît dès le lendemain. Au fil des mois, elle découvre que plusieurs crédits à la consommation ont permis d’acheter une voiture à son nom. Au total, 64 infractions ont été commises.
Attention aux pièces personnelles que vous envoyez
Aujourd’hui, Lise se trouve pénalisée alors qu’elle n’a jamais été la propriétaire. "Mon permis de conduire n’est plus valable puisque le 31 décembre, on m’a informée que je n’avais plus de points dessus et qu’il fallait donc que je le rende à la préfecture", explique-t-elle. Lise se retrouve donc sans permis alors qu’elle est commerciale. Son avocate croule sous des dossiers similaires. "Il n’y a pas assez de vérifications de la part des banques et des organismes de crédit, parce qu’on a quand même souvent dans les dossiers, quand on les récupère, des erreurs assez grossières", affirme Me Marie-Camille Eck, avocate au barreau de Paris spécialisée dans les cas d’usurpation d’identité.
Pour les victimes, le premier réflexe doit être de se tourner vers la Banque de France pour vérifier si elles sont fichées. "Il faut prioritairement qu’elles portent plainte auprès des services de police. Le deuxième conseil peut-être d’exercer auprès de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) son droit d’accès au fichier qu’on appelle Ficoba, qui va permettre à la personne de vérifier tous les comptes bancaires qui sont ouverts en France à son nom", explique Mark Béguery, directeur des services aux particuliers à la Banque de France. Pour éviter cette situation, soyez le plus vigilant possible dans l’envoi de pièces personnelles.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info